Béton et musée
Musées : des écrins d’exception avec le béton
Longtemps resté caché sous des matériaux jugés plus nobles, le béton a pu compter sur la ténacité d’architectes de génie pour révéler tout son potentiel esthétique. Et pour bâtir les plus beaux musées du monde.
Auguste Perret, parmi les premiers, utilise le béton armé comme structure et décor pour créer le Musée national des travaux publics, qui abrite aujourd’hui le Cese. Au-delà de ses atouts techniques, le béton introduit un nouveau langage. Il libère l’imagination d’un Frank Lloyd Wright, dont le musée Guggenheim, avec son architecture organique, réinvente le parcours muséal. Il inspire les architectes déconstructivistes, comme Frank Gehry – avec le Vitra Design Museum, la Fondation Louis Vuitton… -, et Zaha Hadid – avec le MAXXI.
L’architecture béton fait éclore des « musées-concepts ». Le Messner Mountain Museum (Zaha Hadid) est ainsi encastré dans le mont Plan de Corones à 2 275 m d’altitude, avec vue sur les Dolomites. Sur l’île de Naoshima, le musée Chichū de Tadao Ando est totalement enterré pour respecter l’espace naturel et y immerger les œuvres et leurs contemplateurs. Devenant toujours plus technologique, le matériau repousse sans cesse les limites. Grâce au BFUP, Rudy Ricciotti a imaginé le cube de dentelles du Mucem, et Jean Nouvel, la rose des sables géante du Musée national du Qatar.
Mais le béton est aussi pérenne. Ainsi de nombreux musées naissent-ils aujourd’hui de vestiges industriels ou brutalistes, comme le Zeitz MOCAA – sorte de cathédrale gothique installée dans un silo à grains – ou encore le Musée L – qui réinvestit la structure brut de décoffrage d’une ancienne bibliothèque universitaire.