Création de l’architecte Bernard Zehrfuss inaugurée le 15 novembre 1975, le musée Lugdunum, salué comme un chef d’œuvre d’architecture fonctionnelle, marque un jalon de l’histoire architecturale. Une rampe hélicoïdale, hommage à Frank Lloyd Wright et son Guggenheim de New York, guide le visiteur au sein d’une impressionnante cathédrale souterraine, dissimulée dans les entrailles de la colline qui fait face aux théâtres romains. Visite guidée par Claire Iselin, directrice et conservatrice du patrimoine.
Une idée forte…
Le musée et les théâtres occupent les pentes de la colline de Fourvière, sur les lieux mêmes de la fondation de la ville romaine de Lugdunum en 43 avant J.-C.
L’idée d’un musée rassemblant des objets liés à la ville romaine de Lyon est née dès les années 1930. Mais il faut attendre le début des années 1960 pour que le projet prenne corps et qu’il soit confié à l’architecte Bernard Zehrfuss.
La volonté de Zehrfuss est dès l’origine d’enterrer le bâtiment pour l’intégrer respectueusement à l’environnement exceptionnel qui l’entoure et ne pas « offenser la rigueur de ses confrères romains ». La construction commence en 1972. Le musée est inauguré le 15 novembre 1975.
… à un musée audacieux
Presque invisible depuis l’extérieur, le musée se fond dans le paysage d’un site archéologique unique, composé de deux monuments majeurs de la cité de Lugdunum : un théâtre et un odéon, tous deux intégrés au périmètre classé Patrimoine mondial de l’Unesco. (Photo bâtiment / site). La structure de béton disparaît sous la végétation et seules deux grandes baies, les canons à lumière, introduisent les théâtres à l’intérieur de l’exposition.
Un des caractères remarquables du bâtiment est la qualité plastique du béton armé, à l’intérieur comme à l’extérieur.
L’architecture, volontairement très sobre, met en valeur les œuvres. Le système habituel des salles a été délaissé au profit d’espaces ouverts, suivant une large rampe hélicoïdale.
(texte extrait du site Lugdunum, Musée & Théâtres romains)
Architecte français issu d’une famille réfugiée d’Alsace en 1870, il entre à 18 ans à l’École nationale supérieure des beaux-arts et obtient le prix de Rome en 1939.
Architecte des bâtiments civils et des palais nationaux en 1956, il réalise des programmes prestigieux tels que le Palais de l’UNESCO ou le CNIT de La Défense.
S’inspirant des maisons souterraines éclairées par une cour à ciel ouvert de la ville antique de Bulla Regia, en Tunisie, Bernard Zehrfuss avait déjà enterré un bâtiment dans la piazza du siège de l’UNESCO.
Le 16 juin 1969 il signe avec le maire de Lyon, Louis Pradel, le contrat lié à la création du Musée de la civilisation gallo-romaine.
Seule une étroite collaboration entre les deux hommes, le constructeur, l’Avenir, et le bureau d’études Dumoulin, alors à l’avant-garde de la construction en béton et des méthodes de calculs informatiques, ont permis la réalisation de cette prouesse architecturale. Cinquante ans plus tard, le musée est toujours aussi étonnant, presque invisible ! L’ensemble bénéficie du label “Patrimoine du XXe siècle”.
Par humancom & Gille Di Nardo pour la vidéo, le 09/04/2020.