10 hectares de friche industrielle reconvertis en centre d’art
« Faire en sorte que ce projet soit un activateur du tissu artistique, culturel, écologique, social et économique d’Arles et de la Camargue, dans le delta du Rhône en Méditerranée », telle est l’ambition de la mécène Maja Hoffmann pour Luma Arles.
Ce projet d’envergure internationale, qui occupe 10 hectares de friche industrielle, accueille déjà de nombreuses expositions dans ses bâtiments rénovés (la Grande Halle, les Forges, la Mécanique Générale, la Formation), notamment à l’occasion des Rencontres Internationales de la photographie d’Arles.
Mais il manquait un lieu, un geste architectural, pour donner l’ampleur et le sens nécessaire à cette aventure : le nouveau bâtiment de Frank Gehry, haut de 56 mètres, à la fois objet d’art et vitrine de prouesses constructives.
Une force invisible
L’hyper structure est en effet composée d’une tour rectangulaire de béton, le “noyau” central, qui accueille les circulations (ascenseurs, escaliers) et les gaines techniques.
Mais ce noyau sert surtout de socle vertical à une vingtaine de planchers, répartis sur dix étages et s’étalant sur deux côtés comme les pétales d’une immense tige fleurie. Ces 6 000 m2 de planchers en béton, tous différents, sont reliés par des piliers métalliques croisés pour une meilleure résistance, comme une sorte d’exosquelette. Une structure désormais invisible, car recouverte d’une carapace de métal.
Un écho au massif des Alpilles
Le socle de cette tour, de 8 mètres de haut, est entièrement réalisé en béton, avec une finition différente. Les façades sont en effet constituées de 1 177 larges panneaux préfabriqués en béton brut teinté dans la masse, reprenant les couleurs du massif des Alpilles.
Pour une meilleure intégration au site, plusieurs parois des carrières des Baux-de-Provence ont été moulées, afin d’en dupliquer les formes et les aspérités. Ces empreintes ont servi à réaliser les moules dans lesquels a été coulé un béton très résistant. Les façades du socle et deux côtés de la tour offrent ainsi un aspect de falaises, plus brut, reproduisant à s’y méprendre les rochers des Alpilles.