Le philanthrope et l’architecte…
Comment ne pas être mécène quand-on est à la tête d’un groupe qui regroupe Dior, Givenchy ou Louis Vuitton ? L’Art et la culture sont inscrits dans l’ADN du groupe LVMH.
Pour son Président-directeur général, Bernard Arnault, lui-même membre du cercle des grands collectionneurs, l’art porte les valeurs d’excellence et créativité. Il souhaitait offrir à Paris une grande fondation dédiée à la culture, et au dialogue qui aurait vocation à rendre l’art accessible à tous.
La découverte en 2001 du musée Guggenheim de Bilbao, et la rencontre avec son architecte Frank Gehry, a été le déclencheur d’un projet titanesque. Il devait durer six ans, mobiliser 120 architectes et ingénieurs et multiplier les défis technologiques.
Comment ne pas être mécène quand-on est à la tête d’un groupe qui regroupe Dior, Givenchy ou Louis Vuitton ? L’Art et la culture sont inscrits dans l’ADN du groupe LVMH.
Pour son Président-directeur général, Bernard Arnault, lui-même membre du cercle des grands collectionneurs, l’art porte les valeurs d’excellence et créativité. Il souhaitait offrir à Paris une grande fondation dédiée à la culture, et au dialogue qui aurait vocation à rendre l’art accessible à tous.
La découverte en 2001 du musée Guggenheim de Bilbao, et la rencontre avec son architecte Frank Gehry, a été le déclencheur d’un projet titanesque. Il devait durer six ans, mobiliser 120 architectes et ingénieurs et multiplier les défis technologiques.
Comme le résume l’homme d’affaires : « Nous avons souhaité offrir à Paris un lieu d’exception pour l’art et la culture et fait le pari de l’audace et de l’émotion en confiant à Frank Gehry la réalisation d’un bâtiment emblématique du XXIe siècle ».
La vision de Frank Gehry
« Je vois mon bâtiment comme s’il se déplaçait à travers la forêt, y traçant une allée – un élément fluide, liquide, une entité́ dont l’unité́ et le sens apparaissent toujours différemment, quel que soit l’angle… »
L’architecte fait mouche. Dès les premières esquisses, Bernard Arnault est conquis. Frank Gehry a convoqué le verre, le bois, l’acier et le béton BFUP pour édifier la Fondation Louis Vuitton.
Kew gardens à Londres, le Grand Palais à Paris : Frank Géhry s’est inspiré des grandes verrières du XIXe siècle.
Posé sur un bassin, à l’orée du Bois de Boulogne, le bâtiment a été pensé comme un voilier. 3 600 panneaux de verre courbé forment douze grandes voiles de verre, d’une surface de 13 500 m2. Elles jouent avec la lumière et les effets de miroir.
L’architecte souhaitait « un bâtiment qui évolue en fonction de l’heure et de la lumière afin de créer une impression d’éphémère et de changement continuel. » Cette enveloppe de verre recouvre des façades en béton aux formes complexes appelées “icebergs”.
Pas de séparation nette entre intérieur et extérieur dans le projet de Frank Gehry, les salles sont des espaces modulables. Tout est conçu pour préparer le visiteur à se laisser surprendre par l’Art.
Une parure de béton d’un blanc immaculé
Si la vision est aérienne, la construction utilise la haute technologie. La construction met en œuvre 19 000 panneaux de 1,50 m de long et 0,40 m de hauteur, en BFUP blancs. Ils parent 9 000 m2 de façade.
Le béton fibré et un procédé de fabrication unique donnent des surfaces d’un blanc éclatant. La résistance aux déformations de ce matériau a permis de suivre les courbes du bâtiment.
Grâce à l’extrême finesse des plaques, 25 mm d’épaisseur, les charges sur les parois sont réduites au maximum. Malgré ces hautes performances, les ingénieurs vont rencontrer un problème de taille, comment couler 16 000 panneaux de béton, aux géométries variables.
Ils ont alors inventé le moulage sous vide (MSV) : un moule souple unique en silicone qui s’adapte à toutes les courbures d’un gabarit usiné par commande numérique. Chaque panneau, identifié par un code, a été repéré sur la maquette numérique du bâtiment.
Créée avec le logiciel Digital Project, cette maquette a servi pour optimiser un calepinage de très haute précision : des joints horizontaux entre panneaux de 10 mm et de 7 mm verticalement ! Une solution hydrofuge protège la blancheur de la Fondation.
Un symbole au service de l’art
Frank Gehry rêvait d’un lieu qui symbolise la vocation culturelle de la France. Pour Bernard Arnault, « un artiste (…) vous mène à un endroit de vous-même dont vous n’aviez pas conscience. »
Ils peuvent être comblés : la Fondation Vuitton compte déjà parmi les chefs-d’œuvre de l’architecture du XXIe siècle.
Cet écrin d’exception accueille, depuis 2014, de grandes expositions d’art moderne comme les collections Chtchoukine ou Courtauld mais aussi un regard sur la scène contemporaine.
Ainsi, l’exposition qui marque la réouverture de la fondation après une mise en sommeil “Covid”, est consacrée à la photographe Cindy Sherman.
Frank Géhry
Architecte américano-canadien, Frank Géhry, né en 1929, est un des principaux représentants du mouvement postmoderniste et déconstructiviste.
Pour lui, « l’architecture et l’art sont la même chose ».
Ses réalisations se distinguent par des contours presque organiques. Il prône une architecture respectueuse de l’environnement.
Il ouvre son cabinet à Santa Monica en 1962 et crée quelques-uns des grands musées contemporains dans les années 80 et 90.
Parmi une longue liste : le Walt Disney Concert Hall à Los Angeles (1989-2003), le Vitra Design Museum en Allemagne (1989), sa première réalisation en Europe, et le musée Guggenheim de Bilbao, Espagne (1997).
Depuis la Fondation Vuitton, il a réalisé pour le groupe LVMH la Louis Vuitton Maison à Séoul en Corée.
Frank Gehry a reçu le Pritzker price en 1989 et le Lion d’or de la XIe Biennale de Venise pour l’ensemble de son œuvre en 2008.