Le Mucem s’étend sur 40 000 m2. Il réunit trois sites. : le vieux fort Saint-Jean du XVIIe et son jardin méditerranéen ; le Centre de conservation et de ressources construit par l’architecte Corinne Vezzoni dans le quartier de la Belle de Mai et le môle J4, dédié aux exposition, conçu par Rudy Ricciotti et Roland Carta. Plusieurs accès sont possibles : par l’esplanade, par le Vieux-Port ou par le quartier du Panier en empruntant la passerelle Saint-Laurent. En contraste avec la brique rouge du Fort Saint-Jean, et le bleu du ciel et de la mer, l’architecture du bâtiment est sobre, sombre et mate.
Le môle J4
Pour respecter l’environnement, Rudy Riciotti et Roland Carta ont imaginé des volumes modérés : 15 000 m2 de superficie et 19 m de hauteur.
Deux cubes emboîtés : un carré extérieur de 72 m de côté et un carré intérieur de 52 m de côté. Cœur du musée, ce dernier comprend les salles d’expositions, l’auditorium et des ateliers. Entre ces deux volumes, la rampe s’enroule autour des salles d’expositions depuis le rez-de-chaussée jusqu’à la terrasse panoramique. Les façades tiennent compte de l’ensoleillement marseillais.
Au Nord et à l’Est, des parois de verre, pour les faces Sud et Ouest, une exceptionnelle résille de béton. Constituée de 400 panneaux de 6 m x 3 m. Celle-ci protège le cube intérieur et la promenade périphérique du soleil et du vent. Son motif évoque les moucharabiehs des cultures arabes ou la structure du corail.
Un béton de compétition !
Des fibres métalliques et synthétiques procurent au béton du Mucem d’excellentes performances en traction, en étirement et une très importante densité de l’empilement granulaire.
Ces trois qualités permettent une résistance à la compression 6 à 8 fois supérieure à celle d’un béton classique, une étanchéité parfaite et une faculté à épouser les moules les plus divers. Des qualités mises à contribution pour les passerelles, la rampe et l’exosquelette du musée.
Les passerelles
Deux passerelles relient les sites du Mucem. La plus longue, 115 m, relie le fort Saint-Jean au môle J4, la seconde de 70 m, le fort Saint-Jean au quartier du Panier. Elles sont composées de voussoirs de 4,5 m de long, pesant chacun 13 tonnes, elles sont assemblées sur le chantier avec une précision de l’ordre du dixième de millimètre.
Les poteaux arborescents : l’exosquelette du musée
L’exosquelette du bâtiment est composé de 308 poteaux réalisés à partir de 20 moules différents qui peuvent monter jusqu’à 8,79 m. En forme en branche d’arbre renversé, ils sont traversés de câble pour supporter les plus lourdes charges.
Les rampes
Les rampes sont suspendues à des potences par des câbles d’acier. Ces potences, réalisées en BFUP, sont visibles sur le toit-terrasse du bâtiment.
Un faux air de fragilité…
Légèreté de la résille de béton, opposition du minéral et de la transparence, contraste du brillant du verre et de l’inox avec la matité du béton, ce bâtiment aérien, pour reprendre les paroles de Rudy Ricciotti, « paraît être très fragile mais fait des efforts énormes pour être fragile ».
Bel hommage à Marseille et aux cultures de la Méditerranée, le Mucem provoque toujours le même émerveillement devant le ciel, la mer d’azur et ses reflets d’argent qui jouent dans ses parois de verre et sa résille de béton…