Extension de votre maison ou logement : une solution pratique pour gagner de l’espace
Pourquoi opter pour une extension ?
Pour accompagner nos changements de vie, comme l’arrivée d’un enfant et l’essor du télétravail, ou tout simplement pour améliorer notre confort, l’extension de la maison s’impose comme une solution rationnelle. Elle permet de gagner des mètres carrés sans déménager, en adaptant la surface habitable à de nouveaux usages. Au-delà de l’aspect pratique, agrandir son logement lui ajoute de la valeur et constitue un investissement durable. De quoi compenser l’éventuelle lourdeur des travaux engagés !
Quels sont les types d’extensions possibles ?
Une extension peut être horizontale ou verticale. Tout dépend du foncier disponible ! Une parcelle en cœur de ville appelle généralement une surélévation, alors qu’un terrain plus spacieux permet la création de volumes attenants.
Les extensions latéralessont très répandues. En prolongeant une partie de la maison sur le terrain disponible, elles sont idéales pour créer une pièce supplémentaire : lieu de vie ouvert sur le jardin (par exemple une véranda), salle de sport, chambre… Bon à savoir : lorsqu’il s’agit d’une dépendance non attenante, c’est une construction indépendante et non une extension. On peut en faire un atelier ou une petite location.
En milieu urbain, où l’espace au sol est limité, la surélévation est souvent adoptée, à l’image des échoppes bordelaises : ces anciennes maisons de faubourgs, aujourd’hui très convoitées, deviennent parfois de véritables villas modernes ! À noter que la surélévation peut être totale ou partielle, et qu’elle nécessite une étude structurelle poussée pour vérifier la capacité des fondations à supporter son poids.
Sur les terrains en pente, dans les zones inondables ou exiguës…, l’extension sur pilotis offre une alternative intéressante. Reposant sur des appuis élevés, elle permet de dégager l’espace au sol et offre un aspect contemporain à l’agrandissement de la maison. Quel que soit le type d’extension que vous choisissez, il ne faut pas négliger l’étape de conception, pour laquelle une étude structurelle et une étude de sol peuvent être nécessaires afin d’assurer la stabilité et de trouver la meilleure intégration paysagère.
Enfin, si l’on veut éviter de modifier l’enveloppe de la maison (par exemple pour des raisons patrimoniales), l’agrandissement par excavation est envisageable. Cela permet de créer un sous-sol ou un demi-niveau enterré, pour aménager une salle de jeux, un bureau, un home cinéma… Les travaux sont cependant plus complexes (reprise de fondations, étanchéité, ventilation, lumière naturelle…).
Quelle est la réglementation ?
Tout projet d’extension est soumis à des règles précises :
• une déclaration préalable de travaux est obligatoire si l’extension présente une emprise au sol ou une surface de plancher :
– inférieure ou égale à 20 m2 en zone non soumise à un plan local d’urbanisme (PLU) ;
– inférieure ou égale à 40 m2 si la commune est couverte par un PLU ;
• un permis de construire s’impose au-delà de ces seuils ou si l’extension porte la surface de plancher totale à plus de 150 m2 ;
• le recours à un architecte devient obligatoire si la surface totale après travaux dépasse les 150 m2 ;
• et bien sûr il faut respecter le PLU, le cas échéant : gabarit, hauteur, emprise au sol, aspect extérieur, choix des matériaux…
Les extensions sont-elles concernées par la RE2020 ?
En effet, la Réglementation environnementale 2020 (RE2020) s’applique à toutes les extensions de maisons individuelles, dès lors que l’extension est soumise à permis de construire ou déclaration préalable. Différentes exigences s’appliquent toutefois selon la surface de référence de l’extension :
• inférieure ou égale à 50 m2 : il s’agit de respecter certaines exigences de moyens de la RE2020, c’est-à-dire les solutions déployées en matière d’isolation thermique, de chauffage, d’éclairage naturel… mais aucun calcul de performance n’est exigé ;
• entre 50 et 80 m2 : on doit respecter la RE 2020 partielle, c’est-à-dire les exigences de moyens (voir ci-dessus), les règles de conception bioclimatique (via l’indicateur Bbio, mesurant l’efficacité énergétique de la conception du bâtiment), le confort d’été (via l’indicateur degrés-heures ou DH) et le faible impact carbone des matériaux et équipements (Ic construction) ;
• supérieure à 80 m2 : la RE2020 complète s’applique – c’est-à-dire la liste ci-dessus, et le respect du seuil lié à l’impact carbone de l’énergie consommée (Ic énergie).
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Pourquoi recourir à un architecte ?
En dehors des obligations légales, l’architecte joue un rôle clé dans tout projet d’extension. En matière de conception et d’esthétique, il veille à ce que l’agrandissement de la maison s’intègre harmonieusement à l’existant, en respectant volumes et matériaux. D’un point de vue fonctionnel et organisationnel, il optimise également la circulation et la luminosité des pièces, afin de maximiser le confort des occupants.
Sur les volets technique et réglementaire, il garantit la faisabilité du projet (coordination des études structurelles, gestion des interfaces entre ancien et nouveau bâti, traitement des ponts thermiques, choix de solutions constructives adaptées) et sa conformité aux règles d’urbanisme et administratives.
Enfin, en tant que maître d’œuvre, l’architecte coordonne les entreprises, et contrôle la qualité des travaux ainsi que le respect des délais.
L’intérêt de la surélévation à l’échelle des villes
Afin de limiter la consommation de sols naturels, la loi ZAN (2023) puis la loi TRACE (2025) encouragent les collectivités à intensifier leurs stratégies de densification urbaine et de réhabilitation du patrimoine bâti. Dans ce contexte, à l’échelle de la ville, la surélévation offre un potentiel intéressant. Par exemple, selon Didier Mignery, président-fondateur de Up Factor, « dans les dix plus grandes métropoles françaises, sur 300 000 copropriétés recensées, on estime à 10 % les immeubles éligibles à la surélévation ». De quoi favoriser la densification verticale, préserver les sols et valoriser le foncier aérien.
Le béton, un matériau essentiel pour la création de surfaces supplémentaires
Les premiers atouts du béton sont sa solidité et sa fiabilité dans le temps ; outre ses performances mécaniques, on peut souligner sa résistance aux intempéries et aux insectes, son caractère incombustible et ses qualités parasismiques. Il est également intéressant sur le plan thermique et acoustique. Matériau local, faisant appel à des savoir-faire éprouvés et partagés, il est facilement accessible. Quant à son coût, il est compétitif au regard des bénéfices apportés. D’accord… mais quel béton privilégier ?
Le béton armé, un atout structurel
Coulé en place ou préfabriqué, le béton armé est précieux pour les ouvrages exigeants d’un point de vue structurel : pour les fondations, les dalles, les murs porteurs… Il est incontournable pour les reprises en sous-œuvre et le renforcement des fondations, afin de créer un sous-sol, supporter le poids d’une surélévation ou encore construire une extension sur pilotis.
Il aussi utilisé pour la création de vastes et hauts espaces, sans piliers ni planchers intermédiaires, avec de grandes surfaces vitrées (par exemple une extension en double hauteur, avec mezzanine). Cependant, plus la construction est sophistiquée, plus le béton armé réclame de l’expertise pour son dimensionnement et sa mise en œuvre (calculs armatures, banches de coffrage, chaînages…).
Le parpaing, solide et économique
Le parpaing classique est la solution la plus courante pour une extension simple : murs porteurs, refends, périphériques. Solide et économique, il existe en diverses formes et épaisseurs, et est facile à poser pour un maçon ou une entreprise générale. Compatible avec tous types de finitions, il nécessite l’ajout d’une isolation thermique et acoustique pour un confort optimal, au même titre que le béton armé.
Le béton cellulaire, léger et isolant
Plus léger que le parpaing, le béton cellulaire permet d’éviter des fondations lourdes pour les extensions de plain-pied et il se prête bien aux surélévations. Facile à manipuler, il est également très performant en matière d’isolation thermique en raison de sa structure alvéolée.
Bon à savoir
Pour répondre aux enjeux de la RE2020, la filière met régulièrement sur le marché des produits innovants : des parpaings à plus basse empreinte carbone ; des blocs creux remplis de mousse isolante, offrant une large gamme de résistances thermiques ; des blocs de béton biosourcé aux qualités structurelles et isolantes éprouvées… Certains sont même distribués dans les grandes surfaces de bricolage.
Au-delà des aspects structurels et techniques, les professionnels apprécient le béton pour sa grande flexibilité architecturale (formes, dimensions, couleurs) et sa capacité à épouser d’autres matériaux.
👉 Architecte de renommée internationale, Dominique Coulon voit l’extension comme un « accompagnement » de l’existant plutôt qu’une coupure formelle. Pour lui, le béton s’apparente à une pierre contemporaine qui va redonner de l’unité à un bâtiment dans son environnement.
👉 Auteur d’une extension contemporaine à Toulouse, l’architecte Louis Taillandier souligne l’intérêt du béton comme régulateur thermique, mais aussi pour les contrastes qu’il offre avec d’autres matériaux, comme le bois ou l’acier.
Dalle et chape en béton, kesaco ?
Quelle est la différence entre une dalle et une chape béton ?
On confond souvent les deux alors qu’elles jouent chacune un rôle différent.
- La dalle en béton est le socle de la construction : elle va supporter les charges de l’extension, les murs, les cloisons… Elle est coulée directement sur le sol ou forme un plancher porteur, dès l’étape du gros œuvre.
- La chape est moins épaisse et ne joue pas de rôle structurel. Constituée de mortier, elle garantit la planéité du sol, notamment en rattrapant les différences de niveaux entre l’existant et l’extension. Elle va également opérer la liaison entre la dalle béton et les revêtements de sol, et peut intégrer des éléments techniques comme les réseaux d’eau ou un plancher chauffant.
Ensemble, dalle et chape béton assurent stabilité et confort, du gros œuvre aux finitions.
Comment choisir l’une ou l’autre ?
Une dalle béton est incontournable pour assurer la résistance et la pérennité de l’ouvrage. La chape vient la compléter. Ces deux éléments sont essentiels dans les travaux liés à une extension, quelle qu’elle soit.
