Qu’est-ce que le béton banché ?
Il s’agit d’un béton armé, coulé dans deux « banches » de coffrage – des panneaux verticaux en métal, en bois ou en matériaux synthétiques. On peut aussi utiliser des blocs à bancher, qui ressemblent à des parpaings évidés. Le mur en béton banché, que l’on appelle aussi « voile béton », est coulé à son emplacement définitif dans la construction, que ce soit une façade, un pignon, un mur de refend, des fondations…
Robuste et permettant de réaliser de fortes épaisseurs, le béton banché s’adapte à une grande variété d’ouvrages : immeubles, maisons, parois de piscine, vides sanitaires…
• Quels sont les avantages et les applications du béton banché ?
Coulé sur place pour une construction monobloc, ce béton résiste aux charges lourdes et aux fortes intempéries. Le système des banches permet de travailler en verticalité avec des formes simples mais aussi des formes courbes. Grâce à sa résistance, le béton banché convient à la réalisation d’immeubles de grande hauteur ou d’ouvrages de génie civil.
Concernant les maisons individuelles, il va être privilégié sur des terrains en pente ou instables car il possède des qualités antisismiques. Sa compacité le rend particulièrement adapté à la construction de bassins de piscine et de murs de sous-sols.
En architecture, le béton banché donne naissance à des bâtiments spectaculaires, comme le Palais de Justice, à Paris, signé Renzo Piano en 2019 : la technique du coffrage glissant a permis de réaliser un immeuble de 160 m de haut en un temps record !
Mais le béton banché offre également des atouts esthétiques indéniables, notamment lorsqu’on utilise des coffrages en bois laissant leur empreinte sur les parois laissées brutes. De nombreuses maisons d’architectes recourent à cette solution, comme celle réalisée à Vaucresson (92) par l’agence SKP Architecture.
• Le béton banché présente-t-il des inconvénients ?
Le béton banché est souvent plus coûteux qu’une maçonnerie en blocs béton traditionnels. Sa mise en œuvre nécessite un savoir-faire et des équipements spécifiques, à commencer par les banches.
Toutefois, il faut considérer l’ensemble de son cycle de vie, sa longévité nécessitant peu de maintenance. La technique du béton banché étant particulièrement exigeante, il est plus que recommandé de recourir à l’expertise de professionnels.
Quelles sont les différentes techniques de coffrage pour la mise en œuvre du béton banché ?
● Les banches de coffrage
Maintenant en place le béton frais jusqu’à son durcissement, les banches de coffrage donnent à l’ouvrage sa forme définitive. Elles doivent supporter la poussée du béton frais sans se déformer, être stables, étanches et facilement décoffrables.
En outre, leur état de surface doit être impeccable pour ne laisser aucun défaut sur le béton s’il reste apparent.
Les banches métalliques sont les plus lourdes et nécessitent l’usage d’une grue pour leur déplacement. Elles ont l’avantage d’être réutilisables et possèdent une très bonne résistance à la poussée du béton. Cette technique convient à la construction d’immeubles ou d’ouvrages de génie civil.
Les banches en bois, quant à elles, conviennent à des ouvrages de moindre envergure ou avec des formes complexes et non répétitives.
Plus faciles à manier que les banches métalliques, plus économiques, elles s’altèrent cependant au cours de leur réemploi.
Il existe aussi des banches modulaires en aluminium ou en plastique. Légères et simples d’utilisation, tout en restant robustes, elles sont transportables à la main par les maçons et s’utilisent pour la construction de petits immeubles, maisons individuelles, piscines…
À chaque peau coffrante sa texture
La peau coffrante est la partie du coffrage en contact avec le béton, son négatif en quelque sorte. Elle est déterminante pour l’esthétique du bâtiment ou d’un mur, si on réalise un béton de parement. En acier, elle offre au matériau une surface lisse.
En bois, elle lui confère une texture intéressante, que l’on peut modifier si on la ponce, rabote, traite… On peut aussi ajouter des matrices synthétiques, en PVC, polyéthylène, polystyrène…, permettant « d’imprimer » une grande variété de reliefs. Tout dépend de l’inspiration du moment !
• Une alternative : le bloc à bancher
Les blocs à bancher sont des parpaings creux dans lesquels sont passées les armatures ferraillées et où le béton est coulé. Ils jouent le même rôle que les banches métalliques : contenir le béton et lui donner une forme. C’est ce que l’on appelle un coffrage perdu car les blocs restent en place une fois le béton durci et font partie intégrante du mur.
● 8 étapes de construction pour un mur en béton banché
Les blocs à bancher sont des parpaings creux dans lesquels sont passées les armatures ferraillées et où le béton est coulé. Ils jouent le même rôle que les banches métalliques : contenir le béton et lui donner une forme. C’est ce que l’on appelle un coffrage perdu car les blocs restent en place une fois le béton durci et font partie intégrante du mur.
1. Nettoyage des banches.
2. Application d’un agent de décoffrage sur les banches.
3. Traçage des murs et placement des banches avec leurs ancrages.
4. Pose de la première banche béton.
5. Mise en place des treillis métalliques.
6. Pose de la 2e banche.
7. Coulage du béton en évitant notamment les bulles d’air, puis passage de l’aiguille vibrante.
8. Décoffrage du voile (le mur de béton).
Il est à noter qu’un mur en béton banché mesure généralement 15 à 20 centimètres d’épaisseur, mais jamais moins de 12.
Quels sont les bétons adaptés au banchage des murs ?
Pour réaliser un mur banché, on utilise en général du béton traditionnel. Mais il en existe d’autres types, aux divers avantages :
– le béton de granulométrie réduite – ou microbéton – est composé de petits graviers qui facilitent le remplissage des coffrages ;
– le béton fluide (S4) permet également d’optimiser le remplissage des banches et limite l’opération de vibration ;
– très fluide, le béton autoplaçant – ou BAP – permet lui aussi de remplir correctement les banches, même quand le ferraillage est dense. Autocompactant, il ne nécessite pas de vibration ;
– le béton banché peut se composer de fibres (de verre ou synthétiques) qui vont réduire les microfissures quand le béton durcit ;
– il peut aussi intégrer des granulats d’argile ou de pierre ponce, et ainsi combiner deux fonctions essentielles : l’isolation thermique et la capacité portante, on parle alors de béton isolant structurel (BIS).
Quel ordre de prix pour le béton banché ?
Nécessitant des équipements spécifiques et une main d’œuvre qualifiée, un béton banché engendre des coûts supérieurs aux méthodes traditionnelles de mise en œuvre du produit.
Les tarifs varient selon l’ampleur du projet, la quantité de béton, la complexité des équipements nécessaires. En revanche, le béton banché autorise une variété infinie de textures, finitions, couleurs, qui n’aura d’égale que l’imagination du concepteur !
DTU 23.1… KÉSAKO ?
Le Document Technique Unifié (DTU) 23.1 apporte aux professionnels toutes les précisions nécessaires pour réaliser un mur en béton banché dans les règles de l’art : règles de calcul pour la résistance et l’épaisseur du mur, choix du béton et des armatures, etc. C’est aussi le DTU 23.1 qui indique les obligations normatives et les spécificités administratives. Pour les entreprises, il s’agit d’un guide essentiel garantissant la conformité de leurs travaux, y compris pour une maison.