La légende attribue la fondation de Lille au prince Lydéric, après un combat singulier avec le géant Phinaert. C’est par eux que commencent notre visite car, depuis 1929, leurs statues monumentales ornent les piliers du beffroi de l’Hôtel de Ville édifié par l’architecte Paul Désiré Dubuisson entre 1924 et 1932. Il a fallu 17 jours au sculpteur Carlo Sarrabezolles pour les modeler dans le béton frais.
L’Hôtel de Ville et son beffroi
Murs et façades à pignons associent la brique et le béton. L’emploi du béton armé a permis d’édifier le premier bâtiment français de plus de cent mètres : le beffroi, haut de 104 mètres. Il est classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2005. Son sommet offre une vue à 360° sur la ville.
L’ossature en béton armé de l’Hôtel de Ville a permis de très longues portées pour le grand Hall et pour la galerie. Longue de 143 mètres, celle-ci est divisée en trois nefs par deux séries de colonnes aux motifs mêlant Art nouveau et Art déco.
L’Écho du Nord et la Voix du Nord
Construit sur l’ancienne Grand’Place, aujourd’hui place Charles de Gaulle, entre 1935 et 1937 par l’architecte Albert Laprade, l’immeuble du journal L’Écho du Nord, devenu La Voix du Nord à la Libération, est un compromis entre l’architecture rationaliste en béton armé et le régionalisme flamand. Sur l’imposante façade à pignon central on lit les noms des vingt-huit villes éditrices du journal.
La cathédrale Notre-Dame de la Treille
L’histoire mouvementée de la cathédrale commence en 1853 et s’achève en 1999 avec une façade conçue par l’architecte lillois Pierre-Louis Carlier et Peter Rice, l’ingénieur de l’Opéra de Sydney et du Centre Pompidou à Paris. Ils ont adapté les codes de l’architecture religieuse à l’esthétique et aux techniques contemporaines. La façade de la nef centrale est constituée d’un arc d’ogive conçu en forme de coque cylindrique, réalisée en voussoirs de béton armé. Sa partie centrale est composée d’une ogive de 30 mètres de haut, tapissée de plaques de marbre blanc translucide.
Le couvent des dominicains
Cet ensemble moderniste a été conçu dans les années 1950 par les architectes Pierre Pinsard et Neil Hutchinson. Autour d’un vaste cloître, ses structures porteuses en béton apparentes et ses cloisons en brique jouent avec la lumière. Un voile de béton à double courbure forme la voûte de l’église soutenue par deux séries de dix colonnes. Autre élément remarquable : la chaire en béton du réfectoire où sont lus les textes religieux pendant les repas. L’ensemble, inscrit aux Monuments historiques, est labellisé Patrimoine du XXe siècle.
La gare Saint Sauveur
Inauguré en mars 2009, le site de Saint-Sauveur occupe le terrain d’une ancienne gare de marchandises désaffectée. La halle B, construite dans les années 1930, est un immense vaisseau de béton de 5 000 m2 où se tiennent expositions et concerts. Les traces du coffrage bois sur le béton témoignent du coulage sur place.
Euralille
Bâti entre 1993 et 1995, le secteur central du quartier Euralille s’articule autour de la gare TGV Lille Europe. Deux bâtiment-ponts enjambent les voies ferrées : la Tour de Lille (19 étages, 120 mètres de hauteur) et la Tour Lille-Europe (23 étages, 110 mètres de hauteur). La première a été construite par Christian de Portzamparc, en forme de “botte de ski”, la seconde par Claude Vasconi. Leur structure en béton armé soutient une ossature métallique. Les tours d’habitations construites par Jean Nouvel en 2008 utilisent une structure à noyau avec un énorme pilier central en béton fortement armé. Des voiles de contreventement de 7 m de haut sur 40 cm d’épaisseur ont été coulés.
À Villeneuve d’Ascq, Le LAM
Créé en 1983 pour abriter la donation Geneviève et Jean Masurel, le Musée d’Art Moderne, Lille Métropole est situé au milieu d’un vaste parc urbain où se côtoient des œuvres monumentales de Calder, Deacon ou Picasso. Des travaux d’extension ont été réalisés par Manuelle Gautrand. Situé à l’Est de Lille, c’est le premier musée en Europe à présenter sous un même toit art moderne, art contemporain et art brut. L’emploi du béton fibré a permis de créer des panneaux ajourés de 5,5 mètres de largeur, hauts de 3 à 8 mètres et de 7 à 9 centimètres d’épaisseur.
Les Grands Moulins de Marquette-lez-Lille
Comment terminer ce panorama sans rendre hommage au passé industriel de Lille ? Au nord de la ville, sur 25 000 m2, la restauration des Grands Moulins, fleuron de l’architecture néo-flamande a fait l’objet d’un chantier pharaonique. Le grand château industriel de briques construit en 1923 et ses immenses silos témoignent de l’emploi du béton armé dans l’architecture : murs, charpentes, second œuvre ou décor. Désaffectés depuis 1989, les lieux vont reprendre vie : des logements occuperont bientôt le monument historique. Deux nouveaux bâtiments sont construits : la Brooklyn tower et un immeuble de dix étages. Aucun doute, l’aventure du béton a de beaux jours devant elle à Lille.
Les visites guidés de By BÉTON
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Lille est design à la Gare Saint Sauveur