La précontrainte, ça vous parle ?
C’est tout simplement l’une des plus grandes inventions dans le domaine de la construction en béton. Une invention qui a révolutionné l’art de construire du XXe siècle.
Explications
Le béton a une très grande résistance à la compression, mais il résiste mal à la traction qui lui est appliquée quand il est utilisé sous la forme d’une poutre, par exemple. Dans le courant du XIXe siècle nait l’idée de renforcer le béton avec des armatures en acier, pour remédier à ce problème.
Lorsqu’on applique une charge à une poutre, elle s’allonge en partie inférieure, c’est la traction.
Et elle se comprime en partie supérieure, c’est la compression. L’armature en acier s’oppose à la traction. C’est ce qu’on appelle le béton armé.
Mais pour optimiser les performances de ce mariage entre béton et acier, Eugène Freyssinet a l’intuition, au début du XXe siècle, qu’une autre solution est possible.
Le principe de la précontrainte est simple : grâce à un câble d’acier introduit dans le béton et tendu au maximum par des vérins, il est possible de comprimer le béton proportionnellement à l’allongement du câble. Ainsi le béton reste comprimé et peut résister aux tractions auxquelles il sera soumis par la suite, supporter des charges importantes et même, revenir à sa forme initiale…
C’est ce procédé révolutionnaire que Freyssinet a breveté en 1928 et baptisé “précontrainte” en 1933.
Il expérimente l’idée de la précontrainte du béton dès 1927, lors de la construction de la Halle Freyssinet.
Par la suite il réalise de nombreux ouvrages révolutionnaires, grâce aux longues portées et aux formes élancées qu’autorise son invention en commençant par le Pont de Luzancy, en 1940.
La précontrainte est rapidement utilisée par d’autres grands concepteurs et architectes, et elle a permis la réalisation de nombreux chefs d’œuvre
de l’architecture moderne et contemporaine avec par exemple : la Grande Arche de La Défense, le pont de L’Ile de Ré, le Mucem à Marseille.