Construire une maison dont le gros œuvre – murs, planchers, sous-sol – est en béton bas carbone : une volonté de certains futurs propriétaires par souci d’écologie, mais aussi une solution à étudier pour les bâtisseurs qui appliquent depuis janvier la nouvelle Réglementation Environnementale (RE 2020).
Ce type de béton, dont certains composants ont un poids plus faible en termes d’émissions de CO2, est en effet un moyen efficace pour respecter ce texte introduit par la loi ELAN (Évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) de 2018.
Pour tous les projets résidentiels neufs faisant l’objet d’une demande de permis de construire ou d’une déclaration préalable déposée à partir du 1er janvier 2022, la RE 2020 et l’arrêté qui le complète prévoient une réduction de l’impact carbone de tous les matériaux de l’ordre de 17 % en 2025 par rapport à 2022, puis de 26% en 2028 et de 35% en 2031 pour aboutir à la neutralité en 2050.
Ces objectifs portent sur l’ensemble du cycle de vie du bâtiment fixé à 50 ans, de sa construction à sa destruction.
Structure en béton bas carbone
L’enjeu est d’importance pour Maisons France Confort (groupe HEXAOM), leader français de la construction résidentielle, qui a réalisé en 2021, en partenariat avec Lafarge Béton, une maison individuelle test de 137 m² à Garéoult (Var) dont la structure est en béton bas carbone.
« La RE 2020 n’a pas encore de conséquences importantes pour les maisons individuelles de taille modeste et de forme rectangulaire, mais ce ne sera plus le cas dès 2025. HEXAOM voulait regarder quels allaient être les changements pour eux, explique Caroline Baudelot Régentel, responsable Marketing et performance commerciale Sud Est de Lafarge Béton.
« Lafarge souhaitait en partenariat avec nous faire des tests, alors qu’il n’y avait pas encore d’obligations. Nous avons été précurseurs dans ce domaine », se félicite Frédéric Raco, responsable technique d’HEXAOM en Région Paca.
Une empreinte réduite de 36%
Pour cette maison-test, des granulats recyclés ont ainsi été utilisés et la part du clinker a été diminuée. Malgré cela, le matériau a gardé les mêmes caractéristiques, hormis une couleur un peu plus claire et une résistance au jeune âge légèrement plus lente. Tout le gros-œuvre de la maison-test a été réalisé en béton bas carbone, à savoir les fondations superficielles (réduction de l’empreinte carbone de 36%), le remplissage des blocs à bancher constituant le vide sanitaire, la dalle de compression du plancher et la chape.