Au cœur d’un quartier résidentiel toulousain, la maison Cob attire les regards. Elle a été conçue par l’architecte Anaïs Magnabal en collaboration avec son père, artisan plâtrier et petite maçonnerie. Pour mener à bien ce projet d’autoconstruction, ils ont joué ensemble les rôles de maître d’œuvre, maître d’ouvrage et entreprise.
Les contraintes étaient d’ordre visuel – un immeuble de grande hauteur en vis-à-vis – et bioclimatique – la mono-orientation sud-est dans une région fortement ensoleillée. Quant à l’enjeu, il consistait à s’inscrire dans l’environnement bâti, avec ses « Toulousaines » du XIXe siècle, en lits de briques et de galets.
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Un moucharabieh en béton inspiré par Athos Bulcão
Un voyage au Brésil sur les traces de l’architecte Oscar Niemeyer (1907-2012) a été l’occasion de découvrir le travail du plasticien Athos Bulcão (1918-2008) sur la répétition d’un modèle géométrique disposé de manière aléatoire pour former de grandes fresques. Souhaitant s’en inspirer pour réaliser une façade urbaine, Anaïs Magnabal a importé un moule du Brésil, ou cobogo – mot évoqué dans le nom de la maison.
Elle s’est alors lancée avec son père dans deux années d’expérimentation, suivies de dix mois d’élaboration artisanale. L’objectif consistait à répondre à des exigences thermiques, visuelles et esthétiques. Le résultat est un mur de façade sud-est de type moucharabieh, qui filtre la lumière et évite les surchauffes. Cet élément emblématique du projet, comme suspendu au-dessus du rez-de-chaussée, est constitué de modules de 30 × 30 cm en béton teinté dans la masse et renforcé de fibres de verre.
Une diversité d’ambiances
Exclusivement minéral avec son sol en béton ciré, le rez-de-chaussée comprend l’entrée desservant la cuisine, la salle de séjour et à manger, le bureau et l’escalier menant à l’étage. Ce dernier offre une ambiance plus chaleureuse avec un parquet en chêne massif. Des portes en bois se marient au plan de travail de la salle de bains et aux marches en chêne blanc.
Le même soin a présidé à la gestion de la lumière : la double peau procure aux chambres un éclairage naturel doux, teinté et filtré. Quant au séjour, outre sa baie vitrée sur le jardin, il bénéficie d’une lumière zénithale, éclairant également en second jour le dressing de la chambre à l’étage.