1934, naissance d’une attraction majeure
Le 20 juin 1934, Albert Lebrun, président de la République, inaugure en grandes pompes le parc zoologique de Paris. Inspiré par le zoo de Hambourg, celui-ci abolit le principe traditionnel des cages et des grilles. Les animaux occupent de vastes plateaux séparés du public par des fossés et des enrochements. “Le Grand Rocher”, qui héberge les mouflons et la faune de montagne, devient rapidement l’un des symboles incontournables de Paris (voir encadré). Ce décor de roches est créé de toutes pièces, à partir d’un matériau caméléon : le béton – qui imite la nature à merveille et n’en est pas moins naturel, issu de calcaire, argile, rochers…
Cinquante ans après sa création, le parc zoologique n’est plus adapté aux enjeux scientifiques et culturels. Et malgré sa modernité en 1934, les normes ont beaucoup évolué, notamment en matière de protection animale. Parallèlement, les installations du zoo s’effritent et deviennent dangereuses. En dépit de plusieurs campagnes de restauration, le site est contraint de fermer en 2008.
18 000 m² de rochers artificiels
Une société de projet, Chrysalis, est créée pour orchestrer sa rénovation complète. Démarré fin 2011, le chantier est énorme : 13 000 m² de bâtiments à démolir, 9 000 à réhabiliter, 16 000 à édifier ; 21 000 m² de serres et volières à construire ; 1 800 arbres à planter ou replanter… Mais aussi 18 000 m² de rochers artificiels à réaliser.
Pour confectionner ceux-ci, on projette du mortier sur un squelette métallique recouvert d’un fin grillage. Cinq couches successives sont nécessaires. On utilise deux petites centrales à voie humide. Il faut gérer les contraintes techniques d’une importante quantité à projeter (de 5 à 10 tonnes par jour) et les conditions climatiques qui modifient les conditions de travail. Les sculpteurs disposent quant à eux de cinq à six heures pour talocher et lisser la dernière couche avant son séchage.
En 2014, le parc rouvre ses portes sur des enclos entièrement revus, et regroupés en cinq grands milieux naturels mis aux normes pour la sécurité du public et le confort des animaux. Pour preuve : les faux rochers des lions sont chauffants !