De quelle intuition DVTec est-elle née ?
Denis Daurelle : J’ai toujours été convaincu que le béton cumulait les avantages pour les vins. Son inertie thermique aide les vignerons à maintenir les températures durant les différentes étapes de la vinification, mais aussi durant l’élevage des vins. Sa porosité contribue à la micro-oxygénation des jus, et donc à la stabilisation des tanins. C’est aussi un matériau neutre, ce qui le rend très intéressant pour produire les vins naturels, frais et aromatiques qui ont les faveurs des consommateurs. Le béton offre également l’avantage d’optimiser l’espace avec des cuves cubiques et ainsi d’économiser des passerelles… Sachant que d’autres formes permettent de favoriser les vinifications en rouge ou en blanc. Enfin, il ne faut pas oublier l’aspect esthétique ! Avec le béton, il n’y a que peu de limites.
Le développement de DVTec a donc été inspiré par l’idée que les vignerons trouveraient intéressant de s’appuyer sur un partenaire capable de concevoir des cuves en béton sur mesure et, plus largement, de leur proposer des projets de cuverie clé en main.
Comment prenez-vous en charge un projet d’équipement de cuvier de A jusqu’à Z ?
D. D. : DVTec est dotée d’un bureau d’études qui assure la conception globale des installations et conseille les clients pour l’implantation et la prise en main de leur outil de production. Nous pouvons aussi organiser le transport des cuves, et de tout autre matériel, jusqu’au domaine ainsi que leur installation. S’agissant de la fabrication des cuves, nous nous appuyons sur deux partenaires : Œuf de Beaune, en Bourgogne, et Nico Velo, en Italie.
C’est souvent l’association des compétences qui aboutit aux réalisations les plus innovantes. Par exemple, nous avons conçu 52 cuves au design unique pour Château Cheval Blanc, à Saint-Émilion, grâce à l’appui technique de notre bureau d’études, à l’intervention du cabinet d’architecture Christian de Portzamparc pour remodeler la forme initiale des contenants en conformité avec les souhaits du domaine, et grâce au savoir-faire de notre partenaire en matière de béton armé préfabriqué. Autre exemple : les cuves tronconiques inversées du Château Angélus, pour lesquelles avons mené cette année un très bon travail de design avec l’architecte Olivier Chadebost, avec qui nous travaillons quotidiennement.
Pyramidales, tronconiques, parallélépipédiques… Les cuves que vous concevez adoptent toutes les formes. Pourquoi une telle variété ?
D. D. : Même si l’aspect esthétique et la volonté d’optimiser la place dont dispose le vigneron sont pris en compte, il y a toujours une raison liée à l’élaboration du vin. Qu’on fasse du rouge ou du blanc, qu’on pratique des vinifications longues ou courtes, qu’on cherche à extraire les composés phénoliques ou qu’on préfère limiter les interventions sur les vins, chaque forme a son intérêt. Par exemple, les cuves ovoïdes se prêtent souvent bien à l’élevage des blancs ; elles favorisent un phénomène de « vortex » grâce auquel les lies sont brassées et mises en suspension, avec pour effet d’apporter du gras aux vins.
Quelles sont les perspectives sur le marché de DVTec ?
D. D. : Beaucoup de vignerons s’orientent vers des cuvées parcellaires, où les raisins issus d’un terroir particulier sont vinifiés isolément. Cela nécessite souvent de s’équiper de plus petites cuves, en plus grand nombre. D’où de nombreux projets de restructuration sur lesquels nous pouvons nous positionner. Il faut ajouter que les chais tendent à devenir de véritables outils de promotion pour certains domaines, qui y organisent des événements de tout genre. Dans ces conditions, l’attention accordée au design des cuves revêt une importance majeure !