Le béton désactivé en 4 étapes
1 – Préparation du sol et éventuel ferraillage
La préparation du sol s’effectue de manière identique à celle d’une dalle courante : délimitation de l’implantation, décaissement du terrain en prévoyant l’épaisseur d’une sous-couche de 20 cm qui facilitera le drainage de l’eau et augmentera la portance du sol.
À celle-ci viennent s’ajouter les 12 cm minimums d’épaisseur de la dalle elle-même. Le fond doit être parfaitement horizontal et compacté.
Puis on réalise le coffrage qui servira également de guide pour la mise à niveau de la dalle, lors du tirage du béton à la règle.
On peut alors disposer éventuellement un ferraillage, en utilisant des cales d’armature spécifiques pour garantir un bon enrobage par le béton.
La pose d’un film polyane sur la surface de la sous-couche permettra de limiter les risques de fissuration en empêchant que l’eau du béton soit absorbée par le sol support, et bloquera les remontées de végétaux ou d’humidité.
2 – Coulage du béton, talochage et lissage
Le béton, dont la formule a été enrichie en granulats par rapport à un béton classique, est ensuite coulé dans le coffrage, en surveillant l’enrobage des armatures.
Il doit être mis à niveau au fur et à mesure du coulage, puis tiré à l’aide d’une règle de maçon, en prenant appui sur les coffrages.
Une fois en place, le béton doit être taloché soigneusement, puis lissé.
3 – Pulvérisation d’un désactivant
Le désactivant a pour fonction de retarder la prise de la couche supérieure de béton (et évite aussi la dessication en surface).
Il est pulvérisé uniformément, en une seule étape, sur toute la surface du béton frais.
Si la surface est trop importante, ou la température très élevée, il sera appliqué durant l’avancement de la mise en œuvre du béton.
La puissance du désactivant doit être soigneusement choisie en fonction de la dimension des gravillons, afin de les faire apparaître, mais sans risquer de les déchausser lors du lavage.
4 – Lavage haute pression
Une fois que le béton a acquis suffisamment de résistance dans sa masse, la pâte de ciment en surface est enlevée avec un nettoyeur haute pression, pour faire apparaître les granulats. Il conviendra de prévoir une rigole pour évacuer et récupérer les eaux de lavage de la zone traitée. Cette étape intervient généralement 24 h après la pulvérisation du désactivant. Mais cela dépend des conditions météo : prévoyez des petites zones de test à proximité de l’ouvrage.
Il ne reste plus ensuite qu’à appliquer une résine de protection à la surface du béton désactivé afin de lui garantir une bonne longévité.
Il existe aussi une technique de désactivation à sec : plus respectueuse de l’environnement, cette solution innovante remplace le lavage haute pression par un brossage-aspiration. Ce qui évite la consommation d’eau et la génération d’effluents riches en poussières de ciment et sable.
La désactivation du béton est une opération esthétique, dont le résultat dépend d’un dosage parfait.
En jouant sur la profondeur d’attaque du désactivant, on peut faire apparaître plus ou moins la forme et la densité des granulats.
On peut aussi agir sur la couleur du ciment : gris ou blanc, avec ou sans pigments… De quoi obtenir un béton désactivé unique et adapté à chaque projet.
Il est possible de réaliser une couche de béton désactivé décorative sur une dalle existante, préalablement enduite d’une couche d’accroche en résine. Cette solution n’offre cependant pas les mêmes qualités mécaniques qu’une dalle désactivée dans la masse.