Une prouesse architecturale
En cours de construction à Clichy-Batignolles (XVIIe arrondissement), le Futur Palais de Justice de Paris s’annonce comme une prouesse architecturale. Sa hauteur, tout d’abord, atteindra 160 mètres. Cela en fera l’un des plus grands bâtiments de la capitale, entre l’Arche de la Défense (110,9 m) et la tour Eiffel (324 m). Par ailleurs, l’édifice en verre, imaginé par l’architecte italien Renzo Piano, sera ouvert sur son environnement extérieur et s’intégrera parfaitement, grâce à ses 5 900 m2 de terrasses végétales, dans le prolongement du parc Martin-Luther-King. Il viendra désengorger l’actuel Palais de Justice, sur l’Île de la Cité, en accueillant l’ensemble des services du tribunal de grande instance (TGI), le tribunal de police et les tribunaux d’instance des arrondissements.
Coffrage glissant : souplesse et vitesse
Depuis son démarrage en mars 2014, le chantier du futur Palais de Justice avance à grande vitesse. On le doit notamment à la technique du coffrage glissant, qui est utilisée sur deux des trois noyaux que compte l’immeuble de grande hauteur. « Elle est efficace pour ériger rapidement des verticaux, et a été préférée à celle du coffrage auto-grimpant pour mieux s’adapter à la géométrie en taille de guêpe des noyaux à certains niveaux, indique Hugues Ferré, chef de service adjoint chez Bouygues Bâtiment Île-de-France. Plus le noyau s’élève, plus la taille s’affine, sauf au croisement des blocs, où le noyau est plus épais. »
Tour La Marseillaise :
un hymne au béton
Un étage tous les deux jours
Sur les noyaux 1 et 2, de 149 m et de 107 m respectivement, un coffrage est maintenu par une structure métallique composée de trois plateformes. Pendant que celle-ci s’élève grâce à un système de vérins hydrauliques, du béton est coulé dans le coffrage. « Les ouvriers situés sur la plate-forme haute installent les armatures verticales dans le coffrage ; ceux positionnés sur la plate-forme du milieu coulent le béton ; et ceux de la plate-forme suspendue vérifient que le béton est en bon état et effectuent les reprises. Avec cette technique, 20 cm de noyau sont créés par heure en pleine cadence. À raison de huit heures de bétonnage par jour, cela représente un étage tous les deux jours », précise Hugues Ferré.
Un an après le premier coulage, effectué en mars 2015, l’équivalent de 240 m de haut ont déjà été réalisés grâce à cette technique du coffrage glissant, soit 140 m sur le noyau 1 et 100 m sur le noyau 2. Le gros œuvre sur l’immeuble de grande hauteur devrait s’achever à la fin du premier semestre 2016. Quant au projet, il devrait être livré en juin 2017.