Une institution centenaire modernisée
Institution presque centenaire, le Golf & Country Club Basel a accueilli ses premiers joueurs en 1925, « au milieu d’un paysage splendide et idyllique de grandes forêts », souligne l’architecte Dominique Salathé (Salathé Architekten Basel). Son clubhouse a subi au fil du temps de nombreuses interventions et agrandissements.
Aussi, plutôt que de procéder à une énième restructuration, les membres du club de golf ont préféré une reconstruction complète de l’édifice.
« Nous avons juste gardé le sous-sol de l’ancien bâtiment, et entièrement repensé les volumes, la forme, les mobilités et, bien sûr, l’aspect architectural », poursuit-il. Si le bâtiment est constitué d’un savant mariage entre bois et béton, c’est surtout au béton qu’il sert de faire-valoir, en raison de la transparence aménagée au rez-de-chaussée et de la résille qui entoure les niveaux supérieurs.
De grands espaces ouverts sur l’extérieur
Le rez-de-chaussée est en effet constitué d’un système de piliers en béton, permettant de libérer de très grands espaces, et ainsi d’avoir beaucoup de luminosité. Un langage ouvert qui a été repris pour les façades, constituées de grandes baies vitrées sur toute la périphérie du bâtiment.
« Il était important de garder un rapport fort au paysage, la transparence, l’impression d’une continuité entre l’extérieur – le green, la forêt -, et l’intérieur – le restaurant, le salon », explique Dominique Salathé.
Un moucharabieh de béton
Quant aux étages, ils sont plus complexes, et jouent sur le rapport visible/invisible. Leur structure est réalisée non plus en béton, mais en bois : ainsi en est-il du plancher du premier étage, des cloisons et même des façades. « Nous avons fait ce choix pour privilégier la rapidité d’exécution et la légèreté. »
En revanche, l’architecte suisse a décidé de cacher les façades derrière une résille en béton. Constituée de 52 panneaux fixés les uns aux autres, celle-ci joue un rôle de moucharabieh, offrant une vue sur le paysage tout en protégeant des regards indiscrets les espaces réservés aux membres : vestiaires, douches et autres commodités.
« Ce nid d’abeille, qui relie le dedans avec le dehors, a été rendu possible grâce à la grande résistance du BFUP, et à sa finesse – toute relative par rapport à la superficie et au poids de chaque panneau », commente Dominique Sala thé.
Chacun mesure effectivement 7 m x 2 m, est épais de 12 cm et pèse 2,5 tonnes…
À la nuit tombée, une ambiance poétique s’installe, la résille laissant passer au-dehors les lumières du clubhouse et affirmant le lien entre nature et bâtiment.