En breton, An Ty Roz signifie « la maison rose ». C’est le nom choisi par la commune de Moréac, dans le Morbihan, pour son nouveau pôle culturel, dont l’une des particularités réside justement dans ses façades en béton rosé, teinté dans la masse. Inauguré en avril dernier, ce programme résolument moderne, installé en plein centre-bourg, est une réponse aux besoins de la population locale, aujourd’hui en forte croissance.
Derrière ses murs, se dévoilent en effet trois grandes salles pouvant accueillir jusqu’à 750 personnes assises simultanément, ainsi qu’une cuisine professionnelle capable de servir 600 repas. De quoi proposer aux habitants une offre culturelle élargie, entre concerts, pièces de théâtre, spectacles de danse et autres événements festifs.
Pour Moïse Boucherie, l’un des deux associés avec Jérémy Griffon de l’agence Tracks à l’origine du projet, avec Mathieu Lamour – ancien associé et Sixtine Daniélou chargée de projet, « la polyvalence des espaces permet de proposer des activités diverses nécessaires aux besoins de la commune ».
Un dialogue entre équipements
S’agissant des choix architecturaux, la volumétrie générale se compose de deux entités principales. « Nous avons choisi de révéler volumétriquement les espaces “capables” », poursuit l’architecte. Trois volumes grimpent ainsi d’est en ouest en enfilade, renvoyant une impression de générosité dans les espaces.
La conception du bâtiment prend également en compte le bâtiment voisin, qui n’est autre qu’une salle de sports aux larges dimensions, tant en surfaces qu’en volumes. « Grâce à cela, note Moïse Boucherie, le bâtiment dialogue avec son contexte en termes de masses bâties. »
Un volume sculpté dans un environnement végétal
Plus globalement, l’agence Tracks a conçu An Ty Roz comme « une sculpture dans le paysage » à la manière du Land Art.
C’est pourquoi la matérialité du bâtiment se veut homogène sur l’ensemble des façades. Un résultat que l’on doit à l’utilisation du béton architectonique coulé en place, choisi pour ses avantages acoustiques (le bâtiment ne doit pas générer de nuisances sonores pour le voisinage) et économiques, compte tenu d’un budget limité. « Son inertie nous a permis de concevoir un monolithe teinté sans avoir à ajouter de finitions extérieures supplémentaires », commente Moïse Boucherie.
Des salles ouvertes sur le paysage
Les performances du béton, en termes de portée, ont, quant à elles, permis de libérer quasiment la totalité des façades sur le paysage, « faisant ainsi léviter les masses bâties au-dessus des espaces intérieurs éclairés », décrit Moïse Boucherie.
Et la teinte rosée, dans tout cela ? Elle a été obtenue par pigmentation d’oxyde de fer hématite.
« Nous avons fait réaliser de nombreux échantillons pour trouver celui qui correspondait le mieux au projet, raconte Moïse Boucherie. À savoir : une teinte chaude et homogène. » Autant de choix qui font de cet espace An Ty Roz un lieu hors du commun !