©AMT & E.Feferberg
Infrastructures indispensables à la mise en place de réseaux de télécommunication, les pylônes sont aussi d’inélégantes structures d’acier qui polluent le paysage urbain comme naturel. D’où le projet de Denis Wehrlé, PDG et fondateur de la start-up Art & Fact Innovation d’en créer en béton, intégrés à leur environnement, au design novateur et réalisés via la technologie de l’impression 3D.
« Cette idée est venue de mon expérience de plus de 20 ans dans les télécoms. De plus en plus d’opérateurs ont besoin d’emplacements pour leurs pylônes, mais beaucoup de riverains et de maires s’y opposent car ces installations causent des dégradations visuelles. Face à cette problématique, il fallait un moyen pour les rendre acceptable d’un point de vue visuel. »
L’alliance des expertises
En 2017, la société Art & Fact Innovation est créée et noue un partenariat avec XtreeE, spécialiste de l’impression 3D, et Lamoureux-Ricciotti, un cabinet d’ingénierie expert en études de structures en béton, pour réaliser ces pylônes nouvelle génération.
« Ils étaient tous été emballés par le projet. Leur aide a été indispensable pour réaliser ces structures de 12 mètres avec plus d’une demie-tonne à supporter en tête de pylône. En 2018, un consortium est noué avec le groupe de génie civil Freyssinet pour utiliser leur technologie de la précontrainte afin de rendre le pylône totalement rigide. C’est la première fois qu’on l’utilise sur un ouvrage vertical », note Denis Wehrlé.
C’est d’ailleurs dans les jardins du siège de Freyssinet qu’a été installé le premier prototype du pylône. « Il a une forme de tronc creusé avec des brins torsadés, mais il pourrait avoir un autre design selon les désirs de la collectivité locale concernée, par exemple pour s’adapter à un village ancien. Il peut être assimilé à une forme d’œuvre d’art, surtout que l’impression 3D permet une grande liberté de réalisation. Il peut également servir de brumisateur ou de support d’éclairage. Il est enfin végétalisable et peut même être entièrement recouvert de plantes afin de pouvoir se fondre tout entier dans la nature. Cette configuration serait parfaite pour les pylônes de 20 mètres, plus présents à l’extérieur des villes et dont nous étudions déjà la réalisation. »
(intégrer illustration du pylone végétalisé)
Et demain ?
Art & Fact Innovation se sent à présent prêt à lancer la commercialisation. « Le temps de fabrication est de 10 jours, moins long que pour une structure métallique. Le cout est plus important car il s’agit d’un prototype mais lorsque le process sera industriel, ce qui est rapide avec la 3D, le prix se rapprochera de celui des pylônes palmier en acier. Des études d’implantations sont en cours pour le sud-ouest de Paris et nous espérons les premières installations pour le 1er semestre. En fonction du nombre de projets, nous lancerons la phase d’industrialisation, effective en principe en 2021. »