Un train sur coussins d’air
Le Spacetrain n’est pas la dernière attraction Disney, mais un projet français de navettes ultra-rapides sur coussins d’air. Propulsé par un moteur à induction linéaire alimenté par des piles à hydrogène, ce train “zéro émission“, capable d’atteindre les 500km/h, pourrait relier des métropoles comme Orléans ou Le Havre à Paris en quelques minutes.
Présenté en protoype au dernier Salon du Bourget, le Spacetrain s’inspire de l’Aérotrain, imaginé et conçu par Jean Bertin dans les années 70. Révolutionnaire, ce train à sustentation circulait sur une voie aérienne en T inversé de 18 kilomètres de long, au nord d’Orléans. Promis à un bel avenir, l’Aérotrain, qui a même battu un record de vitesse à 430,2 km/h en 1974, a finalement été abandonné au profit du TGV, laissant, pour seul vestige, un monorail en rase campagne beauceronne.
Un monorail toujours debout
Suspendu à 7 mètres du sol, ce viaduc de béton qui s’étire sur 18 kilomètres a plutôt bien vieilli, cinquante ans après sa construction. Un rapport technique réalisé en 2017 mentionne que « de part la belle qualité de sa préfabrication, le monorail de l’Aérotrain est structurellement stable pour encore plusieurs décennies. »
Certaines pièces métalliques se sont un peu dégradées, des tronçons ont été démolis et la végétation a envahi certaines portions, mais la structure en béton est en parfait état. Le monorail en T inversé est constitué de poutres précontraintes de 20 mètres de long, assemblées en tronçons de 120 mètres et supportées par des piles de 5 à 10 mètres de haut.
Pleinement intégré au paysage et inscrit dans l’identité de la région, le monorail a même été labellisé Patrimoine du XXe siècle par le ministère de la Culture.
Des travaux de réhabilitation pour les tests
Créée en 2017, la start-up Spacetrain entend bien réhabiliter une partie de cette voie pour les essais de son prototype, espérés pour 2021.
« Compte tenu du bon état de conservation de la structure, les travaux porteraient sur la solidification de certains appuis métalliques, la pose de plaques ferrométalliques pour générer le champ magnétique et d’un revêtement lisse sur le béton pour favoriser la sustentation, explique Thomas Bernin, Directeur Stratégie et Développement de Spacetrain. Par sa résistance dans le temps et à la charge, le béton présente un intérêt structurel évident pour les futurs monorails qui pourront être aérien ou posés à même le sol. »
En attendant l’autorisation d’utiliser la structure existante, la jeune entreprise espère convaincre une entreprise de BTP de rejoindre l’aventure pour le développement des futures lignes. À suivre…