Pourquoi ce nouveau lieu pour célébrer le D-Day ?
Inauguré en 1954, le musée du Débarquement à Arromanches est le tout premier musée consacré au débarquement des Alliés sur les plages de Normandie, le 6 juin 1944. Il témoigne en particulier de l’exploit qu’a représenté l’édification du port Mulberry à Arromanches, un port artificiel dont les modules flottants avaient été fabriqués en Angleterre pour être assemblés sur les côtes normandes. C’est lui qui a permis d’acheminer hommes et matériel pour la bataille de Normandie. En soixante-dix ans, le musée a attiré 20 millions de visiteurs. Cependant, malgré quelques extensions, il était vieillissant et sa scénographie datée. Surtout, il manquait cruellement de place. La commune d’Arromanches, donneuse d’ordre, a souhaité y remédier avec la création d’un nouveau bâtiment.
Votre projet repose sur un exosquelette de béton. Pourquoi ce choix ?
Le musée d’Arromanches est un musée d’histoire et de mémoire, mais aussi un musée de site, c’est-à-dire qu’on peut y voir au loin les vestiges du port artificiel, aussi bien à marée basse qu’à marée haute. Il nous est apparu important que les visiteurs puissent être en relation avec ces vestiges, ainsi qu’avec le village. Cela impliquait un musée très ouvert, d’où cet exosquelette, entièrement préfabriqué, comme le furent, en 1944, les modules du port Mulberry.
Le béton était-il incontournable ?
Le matériau devait faire sens avec l’identité du musée. Et comme le béton fut l’un des matériaux utilisés pour la construction du port artificiel, avec l’acier, il s’est imposé tout naturellement. Par sa robustesse, il répond aussi aux contraintes climatiques d’un site en bord de mer tel que celui d’Arromanches. Enfin, la préfabrication nous permettait d’aller vite dans la construction et d’assurer un niveau de finition élevé pour les poteaux et la poutre de couronnement du musée, qui délimite la toiture terrasse.
ouvert, d’où cet exosquelette, entièrement préfabriqué, comme le furent, en 1944, les modules du port Mulberry.
Quels challenges avez-vous dû relever ?
Nous n’avons pas rencontré de difficultés particulières. Si ce n’est la nécessité d’ajouter de l’oxyde de titane dans la formulation du béton, afin que la teinte (un gris relativement clair) soit stable dans le temps, malgré l’environnement salin. Le projet a, par ailleurs, demandé une grande préparation dans le montage des éléments préfabriqués.
Le public a pu découvrir les lieux le 1er avril dernier. Quelles ont été les réactions ?
Tous les espaces accessibles au public (le parcours permanent, mais également le hall d’accueil, la boutique, la salle de projection) sont aujourd’hui achevés et ouverts au public. La surface d’exposition a été doublée et les retours des visiteurs, qui viennent en nombre, sont très positifs. Les cofinanceurs – Région, Département, fonds européen, ministère de la Culture, Drac, Service des musées de France – se montrent également très enthousiastes.
Tout cela est de bon augure pour les 80 ans du Débarquement…
En effet. Il ne nous reste plus qu’à construire la partie administrative, qui se trouvera sur le site de l’ancien musée qu’il a fallu démolir. La fin des travaux est prévue pour janvier 2024. Quant au jardin, il sera terminé en avril 2024. Nous serons fin prêts pour les commémorations du 6 juin 2024.