Tom Hirtzlin et moi voulions dépasser les frontières de l’Europe, nous confronter à d’autres réalités. Et lorsque nous sommes tombés sur un article sur le quartier des chiffonniers au Caire, nous nous sommes dit qu’il y avait là un sujet intéressant, autour de la problématique des déchets. En nous rendant sur place, nous avons également constaté les difficultés qu’ont les Cairotes à se déplacer. C’est pourquoi notre projet traite à la fois d’écologie et de mobilité.
Quelle solution avez-vous trouvé au problème de la mobilité ?
Nous avons imaginé un système de télécabine qui serait installé en plein centre historique. Il s’étendrait sur 16 stations situées à des points stratégiques, dans des quartiers parfois informels. C’est une solution adaptée à cette ville, car le tissu urbain y est très dense, ce qui rend compliqué l’installation d’un tramway ou d’un métro, dont l’emprise au sol est forcément importante. En outre, elle est peu coûteuse, facile d’installation, et plus écologique que les autres moyens de transport.
Comment avez-vous abordé la question des déchets ?
Pour cette dimension écologique du projet, nous nous sommes concentrés sur le quartier de Mokattam, connu pour être habité par les chiffonniers. On y trouve l’une des 16 stations de la télécabine. Là, l’enjeu était de désengorger les rues des déchets. Pour cela, nous avons prévu d’y implanter une usine de tri, mais aussi de nombreux programmes mixtes, comme une école intergénérationnelle, une infirmerie, une maison de quartier, une médiathèque, ou encore un parc. En Égypte, il n’y a pas de différenciation de l’espace comme chez nous – tout se passe au même endroit, le travail, les relations sociales. Notre projet se veut un support de vie locale pour les habitants, qui serait en constante évolution.
Votre projet fait appel au béton pour la structure de la station de télécabine et pour son remplissage. Pourquoi ce matériau ?
Notre souhait était d’utiliser des matériaux déjà présents sur place, pour permettre un circuit court. Notre infrastructure urbaine de base, avec une grille et des dalles, est donc remplie de briques en béton de mâchefer, produites sur site, par le biais de l’incinérateur des déchets. La résistance du béton garantit aussi la durabilité des espaces de vie, qui seront investis par les habitants.
Qu’est-ce qui vous plaît dans le béton ?
Nous aimons son aspect brut, ainsi que son coté structurel et constructif, que nous avons voulu mettre en valeur dans notre projet.
Le palmarès du Trophée Béton Écoles 2019-2020
Organisé par les associations Bétocib, Cimbéton et la Fondation École Française du Béton, sous le patronage du ministère de la Culture et de la Communication, le Trophée Béton Écoles révèle chaque année de futurs architectes.
1er PRIX – Projet de fin d’Études
Alexandra Kienlen et Tom Hirtzlin
Revalorisation du quartier des Chiffonniers – Le Caire (Egypte)
ENSA Strasbourg, sous la direction de Dominique Coulon
2e PRIX – Projet de fin d’Études
Ophélie Dozat
Le Mur (de soutènement) comme Paradigme du territoire
ENSA Versailles, sous la direction de Cédric Libert et Philippe Potié
3e PRIX – Projet de fin d’Études
Paul De Cathelineau
Temple urbain : se déconnecter de la frénésie de Tokyo (Japon)
ENSA Normandie, sous la direction de Laurent Salomon
1er PRIX – Studio (Licence 1, 2, 3 et Master 1)
Frédéric Livar
Maquette en béton de la Chapelle Saint-Pierre de l’architecte Paulo Mendes Da Rocha à São Paulo (Brésil)
ENSA Lyon, sous la direction de Laurent Mayoud