De la vie militaire à la vie civile
Située entre le boulevard Diderot, la rue de Reuilly et la rue Chaligny, la caserne de Reuilly s’apprête à entrer dans une nouvelle ère. Après avoir abrité des militaires entre 1830 et 2013, cet espace de deux hectares accueillera d’ici à 2020 près de 580 logements – dont la moitié seront sociaux -, une crèche de 66 berceaux, des commerces et activités, ainsi qu’un jardin public de 4 800 m2 remplaçant l’ancienne place d’armes.
Un projet d’envergure mené par le bailleur social Paris Habitat, à qui la Ville de Paris a délégué le droit de propriété que lui avait cédé l’État en 2012.
Un nouveau bâtiment qui marque la transition îlot/ville
Si l’opération, découpée en six lots, consiste à aménager la caserne existante, elle prévoit aussi des adjonctions ou des bâtiments complémentaires, à l’image du lot B1, confié à l’architecte Charles-Henri Tachon.
« De tous les lots, c’est le plus petit, avec seulement 22 logements sociaux, allant du studio au 5 pièces, contre au moins 70 logements pour les autres », raconte ce dernier. Sa position n’en est pas moins stratégique, puisqu’il est situé à l’une des deux entrées du site.
« À l’origine, la caserne ne comptait qu’une seule entrée ; elle s’ouvrait sur la rue de Reuilly, par un portail, poursuit Charles-Henri Tachon. À l’avenir, il y aura deux accès par des placettes : l’une sur le boulevard Diderot et l’autre rue Chaligny, où se trouve le lot B1. Cet emplacement en fait une sorte de “porte”, c’est pourquoi nous avons voulu un bâtiment qui ait de la présence sur la rue. »
Du béton rouge, en écho au quartier
Le parti-pris de Charles-Henri Tachon ? Rendre le lot B1 bien distinct de son environnement, tout en l’inscrivant dans l’esprit architectural de la rue Chaligny, marquée des bâtiments d’après-guerre, à la trame structurelle régulière.
« Pour répondre aux imposants bâtiments de la caserne, nous avons choisi le béton brut, qui exprime l’idée de masse et de minéralité, explique l’architecte. Et pour faire écho à la rue Chaligny, nous avons proposé d’utiliser une structure tramée ainsi que la couleur rouge, que l’on retrouve dans ses bâtiments en briques et dans l’hôpital situé en face. »
Autoplaçant, le béton a été teinté dans la masse, avec une très forte quantité de pigments, pour un effet plus durable.
« Ce n’est pas une teinte rapportée, mais la matière elle-même qui a été colorée », précise Charles-Henri Tachon.
Un logement social de « standing »
L’immeuble traduira une grande exigence de qualité, avec des habitats ambitieux en termes de circulation intérieure, de lumière naturelle, ou encore d’isolation thermique, conformément au Plan Climat de Paris.
Pour l’heure, le gros œuvre est achevé et le cloisonnement en cours. La livraison du lot B1 est programmée courant 2019, au même titre que la crèche, les programmes du boulevard Diderot et la majorité du jardin public. Le reste est prévu pour 2020.