Une histoire multicentenaire
Première station thermale de la région, et surnommée la Reine des Pyrénées, la ville de Bagnères-de-Luchon a entrepris la rénovation et l’extension de ses thermes, dont les eaux sulfurées sont réputées pour les soins rhumatologiques et des voies respiratoires.
La première pierre de ce centre fut posée en 1804, pour intégrer progressivement plusieurs bâtiments : les thermes de Chambert, édifiés au milieu du XIXe siècle, et qui forment une longue aile rectangulaire de style néoclassique ; le pavillon du Prince Impérial, bâti en 1953 en plan carré* ; le Vaporarium, construit en béton en 1969 avec ses ouvertures en moucharabieh et la rotonde, bâtiment circulaire abritant un bassin intérieur.
En 2019, la Ville de Luchon a souhaité remettre en conformité l’ensemble des bâtiments et y adjoindre un espace thermoludique pour la remise en forme et le bien-être.
Une modernisation complète
L’objectif de ce projet est triple : améliorer les fonctionnalités et les circulations au sein des thermes, développer l’offre thermale et thermoludique, renforcer l’attractivité de la station pour passer de 11 000 à 15 000 curistes.
L’opération de rénovation a concerné l’ensemble des bâtiments existants : réhabilitation technique, restructuration des espaces intérieurs, ajout entre autres de bassins, jacuzzis et hammams…
« Dans le Vaporarium, la structure poteaux-poutres en béton a été conservée pour libérer de grands espaces qui ont été réaménagés et modernisés », explique Clara Ristorto, architecte de l’agence Coste Architectures en charge du projet.
Sa réhabilitation, comme la réalisation de l’extension qui y a été rattachée, ont été suivies de près par les architectes des Bâtiments de France.
« Pour l’extension thermoludique prolongeant le Vaporarium, nous avons créé en concertation avec l’Architecte des Bâtiments de France, une façade à l’identique, qui reprend l’alternance d’ouvertures carrées et rectangulaires dans l’alignement de celles existantes, tout en respectant la même teinte de béton brut. »
Clara Ristorto, architecte, Coste Architectures
Le béton, dans le respect du style existant
Imaginé dans le prolongement du Vaporarium, le nouvel espace thermoludique se devait de respecter son style architectural.
« Nous avons créé en concertation avec l’Architecte des Bâtiments de France, une façade à l’identique, qui reprend l’alternance d’ouvertures carrées et rectangulaires dans l’alignement de celles existantes, tout en respectant la même teinte de béton brut », souligne Clara Ristorto.
Des prototypes de pré-murs ont ainsi été réalisés pour valider leur conformité auprès des Bâtiments de France.
D’une surface de 900 m² sur trois niveaux, l’extension reçoit de nouveaux bassins et de nombreux équipements (spa, jacuzzi, sauna, tépidarium, ciel de neige, mur de glace, fontaine de glace…), un local technique et un solarium en terrasse avec un grand bassin extérieur.
« En plus de répondre aux exigences esthétiques extérieures, le béton s’est avéré incontournable en raison de sa résistance mécanique et de sa durabilité », poursuit Clara Ristorto.
Chantier par tranches, ouvertures échelonnées
Réalisé en sites occupés, le chantier s’est déroulé en quatre phases avec des ouvertures partielles échelonnées. L’intégralité de la cure thermale a été rendue aux curistes pour la saison thermale 2024 et l’espace thermoludique sera accessible à tous, toute l’année, dès cet été.
« Ce projet complet et complexe en termes d’enjeux et de réalisation a permis de parachever et de magnifier un ensemble architectural remarquable », conclut Clara Ristorto.
*Il s’agit de la troisième version de ce pavillon. Le tout premier édifice fut construit en 1867 et détruit par un incendie, puis reconstruit en 1888 et en 1953.