Des concerts dans une base sous-marine
Lancée en 2001, la reconversion de la base sous-marine de Lorient en pôle nautique prend une nouvelle tournure avec la récente ouverture de l’Hydrophone. Ce complexe des musiques actuelles a été aménagé dans l’une des alvéoles en béton armé, autrefois destinées à la réparation des U-Boote.
Longue de 120 mètres, pour 15 mètres de large et autant de haut, elle abrite désormais deux salles de concert, des studios de répétition et des bureaux. « Nous avons souhaité conserver, au maximum, le bâtiment dans son état d’origine, déclare Ghislain Baran, président de Musique d’Aujourd’hui au Pays de Lorient. Les murs existants deviennent ainsi des éléments structurants, des éléments de décoration mais sont aussi intégrés au process acoustique. » Compte tenu de l’épaisseur des murs (2,50 m) et du toit en béton (4 m), la technique de la “boîte dans la boîte“ a été retenue pour optimiser les vibrations et garantir un son qualitatif, tandis qu’une passerelle a été conservée pour assurer la jonction entre la salle de concert et les studios.
Des chais et des fûts bien à l’abri
À Bordeaux, c’est pour abriter du vin et du whisky que d’anciens bunkers ont été réhabilités. Les Chais du Port de la Lune ont ainsi jeté leur dévolu sur l’un des six blockhaus de la Cité Claveau pour en faire le premier chai urbain de la ville. « Derrière les murs de 2 mètres d’épaisseur, nous retrouvons les conditions de conservation d’une cave, avec une gestion optimale de la température et de l’humidité », explique Laurent Bordes, œnologue associé. Profitant de cette inertie thermique, le chai abrite une trentaine de barrique pour une production de vins bios et naturels à consommer de suite.
Un peu plus loin, la distillerie Moon Harbour a transformé un ancien réservoir de la base sous-marine — qui n’a jamais servi — pour y faire vieillir du whisky. L’impressionnant cylindre, presque entièrement clos par 4,50 mètres de béton armé, présente, lui aussi, des conditions hygrométriques propices à l’affinage du whisky. Le breuvage y sera stocké plusieurs années dans d’anciennes barriques de grands crus bordelais.
Deux initiatives en phase avec la tendance actuelle des micro-brasseries, qui rapprochent une jeune clientèle citadine d’une production locale urbaine.
Un data-center en béton armé
Un bunker, c’est aussi réputé pour être indestructible et durer plusieurs milliers d’années ! Alors, pourquoi pas en faire un data-center ultra sécurisé ?
Cette idée est en passe de voir le jour à Marseille où un ancien bunker de la base sous-marine du port de l’Estaque abritera bientôt des serveurs informatiques. L’ouvrage, construit en béton et en acier avec des murs de 3 mètres et un toit de 7 mètres d’épaisseur, sera réaménagé en salles blanches ventilées et climatisées. L’ancienne base militaire, qui n’a jamais été achevée, deviendra ainsi un point névralgique de stockage et d’échanges de données des géants du Web.