Rendez-vous dès le 24 juillet
À l’été 2024, le Stade de France se muera en stade olympique. Édifié à Saint-Denis au bord de l’autoroute A1, c’est la plus grande enceinte sportive de l’Hexagone.
Ses architectes – Michel Macary, Aymeric Zublena, Claude Costantini et Michel Regembal – se sont inspirés d’une soucoupe volante pour sa couverture qui flotte au-dessus des gradins et du parvis.
Sous les encouragements de près de 80 000 supporters, les équipes de rugby à sept féminin et masculin s’affronteront sur sa pelouse du 24 au 30 juillet. Puis la grande arène accueillera les finales des épreuves d’athlétisme début août et celles de para-athlétisme du 30 août au 7 septembre.
L’apothéose sera sans doute la cérémonie de clôture, le 11 août 2024.
L’histoire des lieux : le Stade de France
Pourtant, dans les années 1950, qui aurait pu imaginer que le Stade de France serait érigé à La Plaine Saint-Denis, alors couverte d’usines et d’ateliers ? Trente ans plus tard, les usines ferment les unes après les autres, laissant un territoire industriel sinistré.
C’est le sport qui va sauver la mise de la région puisqu’en 1992 la France est sélectionnée pour organiser la Coupe du monde de football, et le site de l’ancienne usine de Gaz de France choisi pour accueillir le chantier du Stade de France.
Une véritable aubaine pour le renouveau urbain, économique et social de la Plaine Saint-Denis, qui était en concurrence avec les candidatures de Vincennes, Nanterre et Marne-la-Vallée. Avec le stade, c’est la création de tout un réseau urbain qui est entreprise, ainsi que la couverture de l’autoroute A1 et la construction de deux nouvelles gares RER.
Le 2 mai 1995, les travaux débutent et le chantier doit être bouclé en trente-et-un mois !
Toujours plus grand
On ne compte plus les grands moments de football qui ont fait vibrer le Stade de France : heureux en juillet 1998, quand Zidane et Deschamps brandissent la Coupe du monde sur la pelouse… ou malheureux quand le Portugal remporte la finale de l’Euro contre la France en 2016.
Le rugby n’est pas en reste, avec le Tournoi des six nations et la finale du championnat de rugby à quinze.
Toutefois, le stade accueille aussi, chaque été, des spectacles grandioses avec des centaines de choristes ou de figurants, comme Aïda ou Ben Hur, et des concerts géants.
Les Rolling Stones ont ouvert le bal, bientôt suivis par Johnny Hallyday, Céline Dion, U2, Mylène Farmer et beaucoup d’autres.
En 2008, les deux concerts de Madonna ont enflammé 138 000 spectateurs !
En 2024, il sera au rendez-vous de l’olympisme.
Une star qu’on reconnaît au premier coup d’œil
On reconnaît immédiatement le Stade de France à sa toiture en ellipse : suspendue à 18 mâts de 61 mètres de haut et distants de 40 m, elle semble flotter à 46 m au-dessus de la pelouse, et sa surface s’étend sur 6 hectares.
Long de 320 m et large de 280 m, le stade s’articule autour des trois tribunes, qui cumulent 45 kilomètres de gradins en béton : la tribune supérieure, accessible par 18 escaliers monumentaux ; la tribune intermédiaire, à laquelle on accède par 22 passerelles ; et la tribune basse, 25 000 places, qui peut coulisser de 15 mètres en arrière pour laisser apparaître la piste d’athlétisme et les sautoirs.
« L’objectif de notre projet était de ne pas voir les spectateurs des premiers rangs, reportés au-delà de la piste d’athlétisme, pendant les matchs de football ou de rugby », expliquait l’architecte Michel Macary en 1997.
Lorsque la tribune basse est avancée, les jours de match, une plateforme mobile composée de 32 dalles de béton (120 tonnes chacune) est surélevée à l’aide de tables élévatrices et de poteaux télescopiques, et complétée de gradins (3 000 places) faisant le lien avec la tribune intermédiaire.
Lorsque la tribune doit reculer, lors des compétitions d’athlétisme, la plateforme de béton est abaissée et la supporte.
Chaque déplacement s’étale sur quatre à cinq jours !
L’utilisation d’un logiciel de simulation de foule a permis de concevoir un stade en mesure d’évacuer 80 000 spectateurs en moins de 10 minutes.
Le terrain a une superficie de 15 000 m2 dont 8 000 m2 de gazon, “hybride” depuis 2016 – pelouse naturelle et synthétique.
En 2021, le Stade de France a obtenu le label “Architecture contemporaine remarquable” et, pour 88% de ses visiteurs, il fait partie de notre patrimoine et contribue au rayonnement de la France.
Des prouesses “en béton”
Chantier titanesque, le Stade de France a nécessité 800 000 m2 de terrassement, 500 000 m3 de coffrages, 180 000 m3 de béton et 32 000 tonnes d’acier ; 5 000 personnes et 15 grues ont été mobilisées pour sa construction.
Dès le début, un problème de pollution survient, lié au passé industriel du site. De dangereuses flaques d’hydrocarbures et de produits toxiques apparaissent. Autour du futur stade, on construit une enceinte étanche en béton pour circonscrire la pollution.
« C’est une paroi moulée en bentonite ciment de 14,50 mètres de profondeur, réalisée à l’aplomb extérieur de la toiture de l’ellipse », précisait le directeur général du consortium Stade de France, Gaëtan Desruelles.
Un réseau de captage est ensuite installé sous le dallage en béton du bâtiment et sous la pelouse pour récupérer et traiter les émanations de gaz.
Parallèlement, 7 puits de rabattement de 18 mètres, creusés entre les escaliers monumentaux, pompent les flottants qui sont épurés dans un décanteur-déshuileur, et stockés dans des cuves avant leur évacuation.
Pour les eaux de ruissellement, c’est une véritable cathédrale qui est construite à 17 mètres sous terre : pour pallier les inondations, un bassin de rétention et de décantation de 165 000 m3 recueille les pluies d’orage et les rejette, propres, dans la Seine.
Le bassin est divisé en quatre compartiments de 200 mètres de long sur 100 mètres de large, soutenus par d’énormes piles en béton.
Pour tout savoir sur le Stade de France…
Dans les mois qui viennent, nul doute qu’un public nombreux voudra entrer dans les coulisses de la plus grande enceinte sportive et culturelle de France, retrouver l’ambiance des vestiaires, emprunter le tunnel qui mène à l’arène.
C’est possible avec les visites guidées du stade et du musée, qui permettent de tout savoir sur l’un des monuments favoris des Français.
Avec la ferveur olympique, c’est une nouvelle page de l’histoire du Stade de France qui va s’écrire !