C’est un bâtiment qui s’annonce novateur, voire précurseur. À Bobigny, les travaux du futur Prisme ont démarré en juin 2022 pour une ouverture en mars 2024, à la veille du coup d’envoi des Jeux Olympiques de Paris. Il devrait ainsi servir de lieu d’entraînement aux athlètes participant aux Jeux paralympiques.
Acronyme du Pôle de référence inclusif sportif métropolitain, « le Prisme représentera le tout premier bâtiment sportif inclusif d’Europe », annonce Daniel Romeo, architecte associé à Christophe Gulizzi Architecte, dans le cadre du groupement Demathieu Bard, lauréat du concours lancé par le Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis (93), maître d’ouvrage. C’est le troisième équipement ce type au monde, après le Canada et le Brésil.
Une vocation universelle
« Le Prisme permettra à tout le monde – grand public, scolaires, personnes valides ou handicapées, sportifs amateurs ou de haut niveau – de pratiquer une activité physique, tout en favorisant la recherche et la formation, précise Daniel Romeo. Ce sera le lieu du “sport pour tous” et du “vivre ensemble”. »
Pour les amoureux du sport, le Prisme devrait donc ressembler à un paradis terrestre. On y trouvera deux salles multisports : l’une avec des gradins pour recevoir des compétitions, l’autre avec des traitements spécifiques en matière de luminosité, d’acoustique et de marquage au sol.
À cela s’ajouteront un mur d’escalade, une salle d’armes de six pistes pouvant accueillir du tir à l’arc, un immense dojo, ainsi que des salles pour pratiquer la danse, la musculation et l’e-sport ! Le Prisme proposera également une salle d’évaluation musculaire et cardio-respiratoire, un plateau de kinésithérapie, et même un espace de balnéothérapie.
Une dimension culturelle
Si cette profusion de programmes sportifs fera du Prisme un lieu unique en son genre, son originalité tiendra aussi au fait qu’il repose sur des vestiges archéologiques.
En l’occurrence, une voie romaine. « Nous avons organisé toutes nos fonctions autour de cette trame, ce qui fait du Prisme un projet à dimension à la fois sportive et culturelle », s’enthousiasme Daniel Romeo, qui s’est plu à faire cohabiter le passé et le présent dans le paysage urbain actuel.
Du BFUP, pour un rôle de pivot unificateur
Avec sa façade en Béton fibré à ultra-hautes performances (BFUP), le Prisme tient aussi compte de son environnement immédiat. Avec, d’un côté, le stade de La Motte, dont il occupe un angle sur 10 000 m2 ; et de l’autre, la ville de Bobigny.
Pour le premier versant, les architectes ont opté pour une façade dite « paysage sportif », composée de terrasses végétalisées à gradation.
Pour le second, ils se sont orientés vers une façade urbaine, imaginée comme une réponse à l’université Sorbonne Paris Nord et à l’hôpital Avicenne situés en face.
Dans un cas comme dans l’autre, les façades seront composées d’une dentelle de béton blanc, qui confèrera au Prisme un rôle de pivot unificateur.
« Sur le béton, les motifs représenteront des pictogrammes de sportifs », conclut Daniel Romeo. Un choix plus que judicieux pour un bâtiment qui ne manquera pas de devenir l’un des hauts lieux du sport en France.