Hall in One, nouveau centre névralgique
Cap sur le futur ! Après deux siècles d’activité industrielle, l’ancien site des aciéries de Saint-Chamond (42) change radicalement de physionomie. Ce grand espace de 45 ha, situé à 5 minutes du centre-ville, se transforme en quartier mixte et durable, générateur de développement économique.
Appelé Novaciéries, le projet de requalification urbaine est structuré autour de trois éléments clés : un parc urbain de 5 ha, un quartier combinant activités économiques et habitat (300 logements), et un pôle de loisirs.
Baptisé “Hall in One”, ce dernier va regrouper sur 4 ha des commerces, un supermarché, des restaurants, un cinéma doté de 6 salles (950 fauteuils), un parking de 200 places, ainsi que deux voies extérieures piétonnes.
Par souci de préservation du patrimoine, ces nouveaux éléments vont prendre place sous trois nefs métalliques, héritées de l’âge d’or industriel du site.
Des fondations… en béton
D’emblée, le projet a buté sur une inconnue : le sous-sol. Malgré le recours à l’échographie, il a en effet été impossible de repérer les carneaux, ces longs conduits souterrains évacuant la fumée des anciens fours vers les cheminées. L’atelier d’architecture Rivat, en charge du projet avec Sud architectes, a donc décidé d’utiliser des micropieux pouvant être repositionnés s’ils débouchaient dans un carneau.
« Sur la centaine qui a été posée, nous n’avons eu à en déplacer que deux », se souvient son fondateur, Julien Rivat. Pour renforcer les fondations, il a aussi fallu poser des poutres dans le sous-sol, afin d’enjamber le Gié, une rivière souterraine. « Nous avons utilisé du béton XF4 pour assurer une meilleure protection, car les eaux sont acides avec un pH de 6 ou inférieur », précise-t-il.
Des atouts acoustiques, thermiques…
En surface, l’enveloppe en béton assure aux bâtiments plusieurs propriétés particulièrement appréciées. À elle seule, elle réduit de moitié l’impact acoustique du cinéma et limite le recours à la climatisation en lissant les variations jour/nuit durant l’été.
En façade, Julien Rivat a choisi d’utiliser un béton matricé avec un relief important : « Outre l’intérêt ornemental, ce matériau assure une bonne résistance mécanique et rend plus difficile la pose de graffitis et les collages d’affiches non-autorisés. »
… et esthétiques !
L’intérêt esthétique a aussi prévalu pour les voies extérieures. L’une d’elles a été revêtue d’un béton sablé qui incorpore des éclats de verre, brillants sous la lumière.
« C’était une façon de rappeler le passé industriel du site, tout en mettant en valeur les capacités créatives de ce matériau », explique Julien Rivat. Les Couramiauds (habitants de Saint-Chamond), et plus largement les Ligériens (natifs de la… Loire), attendent avec impatience l’ouverture du site, à l’automne, d’autant plus qu’il a déjà été distingué deux fois.
D’abord par la Région, dans le cadre de l’appel à projets “Quartiers durables Rhône-Alpes”, puis par le ministère de l’Égalité des Territoires et du Logement, qui l’a classé parmi les 45 projets exemplaires d’aménagement et d’urbanisme durable.