Tous vos parcs urbains paysagers mêlent avec succès le végétal et le minéral. Comment trouvez-vous le juste équilibre ?
Le végétal fait partie intégrante des sites sur lesquels nous travaillons. Pour l’espace Mistral, à Marseille, il était très présent dans la zone parking. Sur l’ancienne caserne de Draguignan (83), où nous avons créé le Parc Chabran, il existait un important capital végétal. De son côté, le minéral sert à affirmer un parti pris d’aménagement, que le végétal peut éventuellement venir compléter. Lorsqu’on crée un grand axe structurant dans un parc, par exemple, on le souligne souvent par un alignement d’arbres. Dans tous les cas, l’objectif est de créer un dialogue incessant entre le minéral et le végétal.
Dans vos projets, le minéral est souvent constitué de béton. Quels sont les atouts de ce matériau ?
Le premier atout du béton, c’est sa diversité : qu’il soit désactivé, bouchardé, sablé ou balayé, et quels que soient les agrégats et les couleurs d’adjuvants utilisés, il y en a toujours un qui s’adaptera au projet. Autre avantage : sa forte capacité d’intégration au paysage. Grâce à un liant relativement neutre, le béton peut en effet se rapprocher de la pierre naturelle. Enfin, le traitement architectural du béton s’adapte à tous les sujets, qu’ils soient contemporains ou traditionnels.
Votre agence a reçu un prix pour l’aménagement du Parc Chabran, à Draguignan. En quoi consistait le projet ?
Sur ce site, un mur de 3 mètres de haut entourait 12 hectares de caserne depuis 150 ans. Après avoir acquis les terrains, la communauté d’agglomération de Draguignan a fait tomber le mur. Du jour au lendemain, cette zone s’est trouvée ouverte. Côté est, nous avons conservé les bâtiments historiques et, sur la zone centrale, transformé l’ancienne place d’armes en un parc urbain de 35 000 m2. La partie ouest a été dédiée à du logement, avec une composition plus souple de l’aménagement. C’est cette confrontation entre la rigidité et la souplesse, soulignée par des bétons de différentes couleurs, qui est fondatrice du Parc Chabran.
Pourquoi y avoir utilisé du béton désactivé ?
En plus d’être économique, le béton désactivé est celui qui laisse apparaître le maximum de granulats en surface. Il permettait donc une bonne intégration dans le site. Il peut être travaillé avec des agrégats roulés ou concassés. Et puis c’est un béton qui vieillit bien.