By BÉTON : À quoi ressemble ce pavillon, et que verront les visiteurs ?
Philippe Liveneau : Le pavillon Immersion bleutée réalisé pour la FFCK plonge les visiteurs dans une ambiance aquatique grâce à des jeux de lumière sur des formes sinueuses et épurées.
Il est conçu sur une base carrée de 11 mètres de côté. Son ossature en bois d’épicéa et la superposition de panneaux ajourés en tôles d’aluminium prélaqué en façade provoquent des effets visuels rappelant les motifs lumineux vibrants à la surface de l’eau.
La structure s’enrichit d’éléments en béton blanc fibré à ultra-hautes performances (BFUP), moulés en formes sinueuses qui renforcent l’impression d’ondulations aquatiques.
À l’intérieur du pavillon, les visiteurs pourront voir une exposition sur l’histoire des sports de pagaie et s’essayer au canoë-kayak en immersion virtuelle.
Enfin, les enfants auront un espace ludique dédié.
B. B. : Quel est le rôle du béton dans ce pavillon ?
P. L. : L’usage du béton a permis de répondre à la contrainte de lestage de la structure, au regard de l’impossibilité d’installer des fondations dans le parc de La Villette.
Il répond également à des enjeux et des arguments spatiaux, fonctionnels et esthétiques.
Le cheminement extérieur, une dalle de BFUP armé de fibres métalliques d’une épaisseur de 3 cm, génère un seuil spatial par la différenciation des sols intérieurs et extérieurs.
Le noyau central du projet, en structure bois, est habillé de 10 dalles en béton fibré de 80 cm de large et 2,46 m de haut, formant une draperie ondulante qui évoque encore l’univers « liquide » des sports de pagaie.
Grâce à l’inertie thermique du béton, le noyau central contribue également au rafraichissement de l’espace intérieur.
B. B. : Comment les étudiants ont-ils été mobilisés sur ce projet, en particulier pour la partie béton ?
P. L. : La réalisation de ce pavillon est le fruit d’une collaboration intense entre les étudiants, leurs enseignants et les partenaires industriels du projet.
Nous avons eu l’opportunité et la chance d’être soutenus par l’École Française du Béton (EFB) et l’association Bétocib, qui nous ont apporté tout à la fois une expertise théorique, avec des cours sur le matériau, et une assistance technique pour la réalisation des coffrages, en particulier pour maîtriser la finition des états de surface, mais également pour finaliser la bonne formulation du béton.
« Les étudiants ont appris à modéliser des formes complexes, à générer des fichiers d’usinage et à piloter des machines à commande numérique. Et ils ont pu découvrir le potentiel créatif extraordinaire du BFUP qu’ils ne soupçonnaient pas. »
Philippe Liveneau, enseignant-chercheur ENSAG
B.B. : Quels sont les avantages pour les étudiants d’avoir travaillé sur ce pavillon ?
P. L. : Le bénéfice est incontestable. Ce chantier-école participe à la propagation d’une nouvelle culture de la construction, fondée sur le développement d’une pédagogie axée sur la pratique.
Les étudiants ont appris à modéliser des formes complexes, à générer des fichiers d’usinage et à piloter des machines à commande numérique.
Et ils ont pu découvrir le potentiel créatif extraordinaire du BFUP qu’ils ne soupçonnaient pas.