Dans quel contexte s’inscrit le projet de logements intermédiaires à Homécourt ?
Laurent Noël : La commune d’Homécourt, dans le nord du département de Meurthe-et-Moselle, a été marquée par la crise de la sidérurgie et le déclin démographique qui s’en est suivi. Une opportunité économique s’offre aujourd’hui à elle avec le développement de l’axe Nancy-Metz-Luxembourg.
L’ambition de Meurthe-et-Moselle Habitat, le bailleur social à l’origine de la procédure adaptée à laquelle nous avons répondu, est d’y produire du logement social de qualité pour attirer les jeunes couples avec enfants, ainsi que des personnes âgées.
Notre projet a aussi inauguré une dynamique plus vaste dans ce quartier du Bois de la Sarre, qui doit accueillir toute une zone pavillonnaire résidentielle.
Quels ont été vos partis pris architecturaux ?
L. N. : Dans un budget restreint, grevé par des contraintes structurelles liées à un plan de prévention du risque minier (PPRM), nous devions proposer une structure facile à réaliser. Mais notre idée était d’y faire entrer le soleil très profondément.
Pour cela, nous avons imaginé quatre bandes, chacune composée de cinq maisons et d’un petit collectif de quatre logements, selon une architecture en peigne, avec une trame de 15,5 m par 3,6 m.
Dans ce volume, nous avons développé une double hauteur dans les salons, avec ouverture plein sud sur le jardin. L’ensemble renvoie une image de qualité et de pérennité, et s’inscrit dans l’esprit des anciens logements ouvriers de la région et dans celui de la Cité radieuse de Briey-en-Forêt, située à quelques kilomètres.
Comment est utilisé le béton dans ce projet ?
L. N. : Nous avons opté pour de la maçonnerie simple. D’autre part, le béton préfabriqué est présent dans les grands cadres et dans les escaliers.
Avec Compobaie Solutions, on a conçu cinq précadres blancs en béton fibré pour les baies, ainsi que deux types de garde-corps pour les fenêtres des chambres et les terrasses.
Comment avez-vous optimisé les coûts ? La capacité intégratrice du béton vous a-t-elle aidé ?
L. N. : Le choix de la trame structurelle a permis de réduire les coûts en raison de sa facilité de mise en œuvre. L’industrialisation nous a aussi permis de faire des économies, par exemple dans les finitions autour des baies : une fois le complexe Compobaie installé dans la maçonnerie, il n’y a plus d’opération de finition à prévoir, tablette, retour en tableau ou linteau, et les volets roulants sont intégrés.
Selon vous, ce type d’opération peut-il changer notre regard sur le logement intermédiaire ?
L. N. : Grâce à la qualité du béton utilisé, ce type d’opération fait en effet davantage penser à de la promotion immobilière.