Conception bioclimatique
Pour remplacer l’ancien gymnase du centre-ville de Bonnières-sur-Seine (78), un nouveau complexe sportif a été construit sur un talus à proximité de l’A13.
« Notre volonté était d’inscrire ce projet dans la cascade de collines qui dévalent jusqu’à la Seine et d’entrer en résonance avec le milieu boisé environnant », explique Séverine Stoffel du cabinet d’architecture Stoffel Lefebvre.
De conception bioclimatique, le bâtiment s’enterre ainsi partiellement pour ne laisser émerger que le haut de la grande salle accueillant un terrain mixte de handball/basket-ball.
Les salles de danse et de fitness et le dojo ainsi que les locaux techniques et vestiaires sont, eux, escamotés sous une terrasse végétalisée. Largement vitré, l’ensemble laisse juste apparaître ses poteaux inclinés de béton blanc.
Protéger de la chaleur et du froid
Afin de minimiser l’incidence des rayons solaires néfastes en été, les larges façades sud et ouest sont protégées par des galeries en béton.
Les vitrages, placés derrières ces galeries, laissent en revanche pénétrer un éclairage naturel et des rayons bénéfiques en hiver.
Disposés autour de la salle omnisports, la salle de danse, le dojo et les vestiaires ont été aménagés sous des talus végétalisés pour assurer une isolation thermique optimale contre le froid et le chaud.
« Le bâtiment n’est exposé aux variations thermiques que sur la hauteur des façades émergeantes, mentionne Séverine Stoffel. Le fait d’avoir enterré une partie des locaux sous des talus contribue ainsi à l’isolation thermique, mais aussi à la biodiversité du site. »
Ventilation et éclairage naturels
« S’agissant d’un complexe sportif, il était impératif de maximiser l’apport de lumière naturelle tout en limitant les effets d’éblouissement pour les sportifs », poursuit-elle.
Les quatre façades reçoivent ainsi d’immenses vitrages enserrés dans des poteaux en béton soutenant la toiture et abritant les descentes d’eaux pluviales. Ces poteaux préfabriqués, inclinés comme ceux qui soutiennent les galeries périphériques, rappellent les arbres environnants.
La ventilation naturelle des salles est assurée par des ouvrants motorisés et par trois lanterneaux, qui servent également de puits de lumière dans la grande salle. Un faux plafond textile, accueillant des baluchons de laine, limite les phénomènes de réverbération et atténue les bruits propres aux pratiques sportives.
Matériaux adaptés
Réalisé en béton, verre et acier, ce complexe sportif bioclimatique voit son impact environnemental minimisé.
« Chaque matériau utilisé présente des atouts pour ce type d’architecture : le béton pour sa durabilité, son inertie thermique et sa capacité à recevoir des talus végétalisés, l’acier pour sa légèreté en toiture et sa facilité de mise en œuvre sur de longues portées, le verre pour sa transparence en façade, conclut Séverine Stoffel. Le soubassement enterré en maçonnerie béton offre ici de grands avantages que n’offriraient pas une construction bois. »
En complément des talus végétalisés, des citernes de rétention d’eau et des matériaux drainants visent, par ailleurs, à limiter les effets de ruissellement en cas de fortes pluies.