: La Marina Olympique, un projet en béton bas carbone

Sur le littoral marseillais, le bassin du Roucas-Blanc accueille des activités nautiques depuis le XIXe siècle. Une base nautique, dont les activités ont démarré dans les années 1980, s’érige en contrebas de la Corniche Kennedy.
C’est l’endroit qui a été choisi comme point de départ des bateaux pour les épreuves olympiques 2024. Mais le site présentait d’importants dysfonctionnements et nécessitait un projet de rénovation global.
Une évolution et une modernisation des équipements s’imposaient avec l’ambition de transformer le lieu en un stade nautique d’excellence à la fois sur le plan sportif et environnemental.

Le béton bas carbone en écho à la minéralité du site

À la place d’une multitude de petits locaux disséminés et disparates, cinq bâtiments plus rationnels et des aires de stockage mieux organisées ont été construits, formant comme une arène nautique autour du bassin.
« Ces nouvelles constructions qui s’enroulent autour de la marina de manière radioconcentrique et fragmentée minimisent l’impact visuel pour valoriser l’horizon et le paysage. Le projet se décompose ainsi en cinq pavillons autonomes qui épousent le terrain autour du plan d’eau et assurent des porosités entre chaque pour laisser passer l’air et favoriser les vues rayonnantes. La Ville de Marseille, en tant que maître d’ouvrage, ne souhaitait pas de bois apparent pour des raisons d’entretien. Nous avons donc conçu un projet solide et pérenne, ancré dans la roche, en utilisant un béton bas carbone aux teintes claires faisant écho à la grande minéralité du paysage », souligne Samantha Drouard, architecte et responsable atelier à l’agence Carta-Reichen et Robert Associés, mandatée sur le projet avec Rougerie+Tangram.

Des bâtiments résistants et durables

La municipalité de Marseille, en lien avec la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo) a mis en place une stratégie ambitieuse d’excellence environnementale axée sur une réduction de l’empreinte carbone et la préservation de la biodiversité. Cela à travers une démarche de labellisation.
« Dans ce cadre, nous avons choisi de répondre aux exigences du label BDM (Bâtiments Durables Méditerranéens) – pour lequel nous avons obtenu le niveau argent pré-requis or – et à la certification Effinature pour la biodiversité. Nous avons utilisé un béton bas carbone composé d’argile calcinée qui a donné cette couleur légèrement rosée – faisant écho à la teinte de la roche du littoral au coucher du soleil -, et qui a permis de réduire d’environ 40 % le bilan carbone de l’opération. Il possède les mêmes propriétés et performances que le béton traditionnel. Le béton s’imposait pour sa pérennité dans un environnement marin, et le béton bas carbone pour sa réponse aux exigences de décarbonation», explique Raphaël Camilotto, responsable travaux chez Travaux du Midi, filiale de VINCI Construction.
Ces nouveaux bâtiments en béton bas carbone ont été recouverts de toitures végétalisées avec un choix d’essences proches de celles qui poussent dans la rocaille des calanques.
Au-delà du rayonnement des JO 2024, ce stade d’excellence favorisera le développement du nautisme en accueillant aussi bien des scolaires que des amateurs de voiles ou des sportifs de haut niveau.
« C’est une marina que les Marseillais de tous les âges et de tous les quartiers recevront en héritage », a rappelé Benoît Payan, le maire de Marseille lors de son inauguration, le 2 avril 2024.

Par Jean Didier, le 15/07/2024.