Un exosquelette en béton brut
Inauguré en 1970 sur les hauteurs d’Issy-les-Moulineaux (92), l’Hôpital Suisse de Paris, spécialisé en kinésithérapie et en rééducation post-opératoire, a été conçu comme un lieu de soins et de convalescence au cœur d’un environnement verdoyant, avec vue sur la capitale. Imaginé par deux architectes renommés de la ville, Jacques et Pierre Delaire, le bâtiment d’origine affiche un exosquelette en béton brut typique du style moderniste des années 60-70.
Au fil du temps, sa pureté stylistique a cependant été altérée par l’ajout de plusieurs extensions. Afin de renforcer l’image de l’hôpital, d’augmenter le nombre de chambres et d’améliorer ses fonctionnalités, un projet d’extension-rénovation a donc été lancé en 2010.
Dialoguer avec l’existant
Retenu pour la conception de l’extension, Atelier Martel a fait le choix d’une nouvelle structure en béton, faisant écho à l’existant.
Constituée de poteaux-poutres avec des éléments de façade rappelant les pyramides inversées du premier bâtiment, celle-ci a utilisé un béton élaboré avec du ciment blanc et finement sablé.
« En dialoguant subtilement avec l’architecture marquée du bâtiment originel, notre projet donne de la cohérence à l’ensemble, tout en optimisant son efficacité fonctionnelle », explique Marc Chassin, architecte cofondateur d’Atelier Martel.
Le parvis couvert, au rez-de-chaussée, améliore en effet l’accueil et la réception des patients. Tandis que le jardin-terrasse et son restaurant, aménagés en toiture, autorisent des vues panoramiques sur Paris et les parcs environnants.
Le béton, un facilitateur
Pour parvenir à l’harmonie voulue par l’architecte, le principal défi a été de retrouver la texture et la teinte des parements d’origine.
« Si le béton préfabriqué s’est vite imposé pour des questions de structure, de mise en œuvre, de délai et de coût, un long travail a été nécessaire sur le dosage du ciment, le choix des agrégats et le sablage de finition », souligne Marc Chassin.
La continuité stylistique de l’extension et l’aspect minéral du béton, s’accordant bien au bâti environnant, ont aussi favorisé l’acceptation du dossier par l’Architecte des Bâtiments de France. Quant à l’assemblage d’éléments en béton, il a facilité le respect des normes en matière d’isolation et de sécurité incendie, ainsi que la construction sur un site occupé.
Une vision à long terme
Inaugurée en janvier 2017, l’extension accueille aujourd’hui un service de kinésithérapie au rez-de-chaussée et 14 nouvelles chambres avec vue sur deux niveaux, selon un modèle hôtelier.
« Elle poursuit la logique architecturale et structurelle du bâtiment initial, en améliorant la capacité d’accueil de l’établissement et en autorisant de nouveaux développements dans une vision à long terme », conclut Marc Chassin. Quant au béton, il s’est révélé un précieux allié pour marier les styles classique, moderne et contemporain.