Avec une architecture aussi emblématique que celle de Candilis, Josic et Woods, pourquoi a-t-il été décidé de reconstruire le campus du Mirail plutôt que de le rénover ?
En faisant l’étude du site au moment du concours, il nous est apparu très difficile de conserver en l’état le cœur de l’université. Non seulement la trame orthogonale de 6 mètres par 6 imaginée par Candilis nous empêchait de créer des amphithéâtres et des salles de cours de plus grandes dimensions, comme le programme l’exigeait, mais aussi le coût d’une mise aux normes environnementales des bâtiments s’avérait beaucoup trop élevé.
Face à ces problématiques, le choix a donc été fait de conserver l’esprit de Candilis à travers une nouvelle trame orthogonale, mais cette fois-ci de 10,20 mètres par 10,20, avec des planchers sans poutres d’une quarantaine de centimètres d’épaisseur.
Comment avez-vous imaginé cette nouvelle trame orthogonale ?
À l’origine, la trame de Candilis disposait de multiples entrées. On entrait dans un bâtiment par des rues dont la taille était identique, et où il n’y avait aucun repère. Tout en conservant le principe, nous avons établi des priorités sur certains axes.
Nous avons notamment créé un axe principal qui traverse tout le site, du nord au sud, et qui permet d’avoir des repères et des entrées uniques par bâtiment, correspondant chacun à une unité de formation et de recherche (UFR).
Vos choix se sont orientés vers le béton. Où exactement l’avez-vous utilisé ?
Chaque bâtiment est composé de trois niveaux seulement, afin de respecter l’esprit du lieu : les deux premiers, dédiés au cours (amphithéâtres, salles de cours), sont en béton – aussi bien les façades que les planchers –, tandis que le troisième, réservé aux enseignants, est en bois. À cela s’ajoute un parking en sous-sol, également en béton.
Par ailleurs, la canopée est une ossature métallique, avec un remplissage béton. Pièce maîtresse du projet, elle marque l’entrée de l’université et fait le lien entre les différents bâtiments.
Pourquoi avoir privilégié du béton blanc ?
Nous avons opté pour le béton blanc, à l’exception du sol qui est en béton gris, afin d’unifier l’ensemble des bâtiments. La couleur est en effet réservée à d’autres usages, notamment la signalétique. Nous voulions aussi que ce béton soit le plus lisse possible, pour être facilement nettoyable en cas de tags ou d’affichage sauvage, ce qui peut arriver en milieu universitaire.