Sport et béton, un couple qui dure
1924–2024. Il aura fallu un siècle pour faire revenir à Paris les Jeux Olympiques. Ainsi en a décidé le CIO à Lima (Pérou) le 13 septembre dernier. Un choix qui vient récompenser une démarche pleinement éco-responsable, puisque plus de 70 % des sites prévus pour accueillir les sportifs existent déjà.
Parmi eux, beaucoup font appel au béton, d’où la durabilité. Peu vulnérable à son environnement, ce matériau offre une résistance physique indispensable – à la compression, aux vibrations, au feu…–, quand il s’agit de construire les plus grandes enceintes sportives, aux exigences les plus pointues.
L’un des atouts clefs du béton est sa capacité à porter les innovations et à évoluer.
Le Parc des Princes, l’un des stades qui accueilleront les compétitions, a ainsi été le premier à comporter des voussoirs précontraints pour des porte-à-faux de 50 m qui soutiennent la toiture en forme d’anneau, et évitent les poteaux gênant le public.
À proximité, le stade Jean Bouin exhibe fièrement son étonnante enveloppe de résille, composée de 3 600 panneaux de BFUP (béton fibré à ultra hautes performances). Ce matériau particulièrement innovant autorise une grande créativité, pour une intégration parfaite à l’environnement urbain, tout en permettant à la fine résille d’assumer de multiples rôles : ossature et peau, façade et couverture étanche.
Autre exemple : à Nanterre, la future U Arena sera particulièrement silencieuse pour ses riverains, grâce à ses prémurs en béton lourd de magnétite, dont la densité permet de neutraliser les vibrations (3 t/m3, contre 2,3 t/m3 pour du béton classique), mais aussi grâce à sa couronne de béton blanc.
Invisible, mais ultra performant
À Lyon, au Groupama Stadium, ce sont les 7 000 t de la toiture qui impressionnent. Elles reposent sur les 12 noyaux structurels du stade, et sont reliées au sol par 36 poteaux d’ancrage en acier fichés dans autant de piliers en béton armé enfouis dans le sol – et dont la résistance à la traction peut aller jusqu’à 1 500 t !
De même, au vélodrome national de St-Quentin-en-Yvelines, où la superstructure métallique est rigidifiée par des ouvrages en béton armé (portiques, crémaillères, dalles et poutres…).
Le Stade de France se distingue, lui, par des tribunes basses coulissantes : lorsqu’elles sont poussées au-dessus de la piste d’athlétisme, 32 dalles de béton (de 40 t chacune) supportent des gradins escamotables, permettant d’accueillir 25 000 spectateurs.
Un atout pour la rénovation
Les JO 2024 utiliseront aussi les installations de Roland Garros, plusieurs fois rénovées et agrandies, ainsi que l’Accor Hotels Arena (ou Bercy Arena I). Construit dans les années 1980, l’ancien palais omnisports a préservé ses 4 poteaux en béton brut – tout comme ses emblématiques toit et pentes engazonnées -, malgré sa récente restructuration.
Aujourd’hui, c’est un espace fidèle à son histoire, mais hissé au rang des plus belles salles du monde. Côté mer, les aménagements de la base nautique du Roucas Blanc, à Marseille, seront rénovés et optimisés pour en faire la marina olympique.