Comment l’idée de cette “Maison dans les Landes” vous est-elle venue ?
Lucas Huvet : Elle est née pendant des vacances dans les Landes. Cette maison, située dans une zone isolée, à proximité d’un lac et de l’océan Atlantique, a vocation à accueillir un groupe d’amis, qui pourrait y vivre de manière autonome grâce aux ressources naturelles se trouvant sur le site.
Comment cet habitat communautaire s’organise-t-il ?
Bastien Beth : Il est composé d’un niveau inférieur ouvert sur l’extérieur, avec de grands volumes, des portiques et des poteaux, et d’un étage beaucoup plus calme, où se trouvent les chambres. La maison reprend plusieurs éléments de l’architecture traditionnelle des Landes, comme la cheminée à double foyer, qui chauffe aussi bien le rez-de-chaussée que les chambres à l’étage, une grande table, etc.
L. H. : La maison des Landes du XIXe siècle nous offrait un grand nombre de notions pertinentes, dont nous nous sommes servis comme d’une boîte à outils : la compacité, la grande cheminée, la construction à partir de ressources locales, comme le bois et le torchis, etc.
En parlant de ressources locales, votre projet est conçu en grande partie en béton d’aiguilles de pin. Quelle est sa particularité ?
L. H. : En faisant des recherches sur les Landes, nous avons découvert l’existence de ce béton artisanal, développé à partir d’aiguilles de pin ramassées en forêt et dans les campings. En les utilisant, on obtient un matériau très léger, fibreux. Ce béton d’aiguilles de pin peut servir d’isolant grâce à ses atouts thermiques. En l’associant dans le cadre de notre projet à un béton armé, notre bâtiment est durable à plus d’un titre : il est pérenne et recyclable.
B. B. : Il est facile à mettre en œuvre. Nous l’avons utilisé sous forme de blocs préfabriqués pour réaliser les murs de l’étage, et en le coulant pour faire les dalles. On peut également s’en servir comme enduit à l’intérieur. Le béton d’aiguilles de pin est écologique en raison de son faible impact environnemental : la provenance des aiguilles est locale, ce qui limite les transports. De plus, il s’agit d’une ressource renouvelable abondante dans la région.
Quelles ont été vos sources d’inspiration ?
L. H. : Il y en eu plusieurs, dont certaines signées de l’architecte Auguste Perret : l’église Notre-Dame du Raincy, entièrement construite en béton, ou encore la maison-atelier de Chana Orloff à Paris, l’une des premières à avoir été construites comme une ossature en béton armé. Le béton y est apparent et devient un ornement intérieur de la maison.