L’impression 3D du béton a déjà été utilisée dans la construction. En quoi ce projet innove-t-il ?
Jérôme Florentin : Il s’agit d’une opération inédite et expérimentale. Une application concrète de la recherche dans le domaine de l’impression 3D du béton. D’ailleurs, le projet est lauréat du concours “Architecture de la transformation 2018”, organisé par la Caisse des Dépôts et l’Union Sociale pour l’Habitat. Il bénéficie donc d’un soutien, d’une reconnaissance, et aussi d’une assistance de plusieurs organismes de recherche, comme le CSTB et le SMABTP.
Alain Guillen : Le béton sera “extrudé” directement sur place, grâce à une imprimante 3D. Les seuls exemples existants, en dehors de prototypes réalisés avec ce type de technologie, consistaient à réaliser des parties de façades ou de murs, en usine.
Quels sont les principes de l’impression 3D du béton ?
A. G. : Nous partons de la maquette numérique du bâtiment, puis les données sont transférées au logiciel qui pilote un robot. L’outil de production est assez complexe, puisqu’il fabrique le béton, le transforme, puis le coule en de minces couches superposées les unes sur les autres, jusqu’à obtenir les formes et les hauteurs voulues par l’architecte.
J. F. : Surtout ce système permet des formes à la complexité inégalée. Il offre une grande de liberté à la créativité des architectes
Les contraintes environnementales seront-elles respectées ?
J. F. : Avec cette technologie, nous n’utiliserons pas plus de béton que le strict nécessaire.
A. G. : Concernant l’isolation, et donc la conformité aux normes thermiques, elle sera assurée par la conception des murs eux-mêmes. Le robot réalisera des murs creux en nid d’abeille, ce qui augmente leur résistance, à l’intérieur desquels sera ensuite injecté un isolant ou un béton structurel.