Un nouvel écrin pour les savoirs
L’agence de Renzo Piano, architecte de renom à l’origine entre autres du Centre Pompidou et du nouveau Palais de justice à Paris, ou encore de la tour The Shard à Londres, s’est vu confier en 2014 la construction de la nouvelle École Normale Supérieure, sur le campus de Paris-Saclay. Ce lieu dédié à la recherche et à l’innovation, qui héberge d’autres écoles prestigieuses comme CentraleSupélec, a pour ambition de valoriser et de développer les savoirs dans un cadre harmonieux et respectueux de l’environnement.
Des objectifs pris en compte par l’agence d’architecture quand il s’est agi de dessiner la future ENS : locaux clairs et spacieux, patio central planté de nombreuses espèces, grandes hauteurs sous plafond, système innovant de chauffage, ventilation et climatisation… Sans compter les impératifs de calendrier et de budget (267 M€ pour un établissement de 64 000 m2, qui accueillera 3000 personnes).
Le béton, une évidence
« Le béton est l’élément central du projet, car il nous est apparu comme le matériau le plus adapté face aux demandes multiples et complexes du maître d’ouvrage », précise Bernard Plattner, architecte associé de Renzo Piano Building Workshop, en charge du programme.
Le bâtiment de cinq étages propose un plan assez simple : un grand rectangle, avec l’immense patio en son centre. Mais les difficultés sont là, provenant notamment de la largeur des travées des salles et des laboratoires, « de l’obligation de stabilité absolue des planchers et de l’absence totale de vibrations qu’il fallait assurer malgré les dimensions », explique l’architecte. Certains laboratoires accueilleront effectivement des expériences scientifiques de très grande précision.
Structurel et esthétique
Le béton s’est donc imposé pour sa parfaite stabilité, ainsi que pour sa facilité et sa sécurité de mise en œuvre. Un système de piliers et de dalles en béton précontraint, en forme de π (Pi), apporte la fiabilité requise, mais aussi une rapidité indispensable au moment de la pose : 900 dalles π de 12 à 16,5 mètres de portée et auto-stables, soit 17 000 m² de plancher.
La prouesse technique s’est poursuivie avec l’intégration du système de ventilation dans les caissons creux des dalles en béton, permettant un rafraîchissement et un maintien à température, grâce au courant d’air naturel.
« Hormis cette forte contrainte technique, et les dimensions hors normes des pièces, l’architecte souhaitait aussi une haute qualité de béton clair, puisqu’il reste apparent », précise Clément Blanc, directeur de l’usine Capremib.
Ce béton clair, à la fois matériau de construction et de décor, se retrouve aussi dans les façades de l’école, grâce à des éléments préconstruits de grande hauteur, et dans les cloisonnements intérieurs, par exemple dans le hall principal. Ce qui offrira à l’édifice une rigueur et une monumentalité remarquables, lorsqu’il ouvrira ses portes à la rentrée 2019.
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