Un équipement d’exception
Avec la médiathèque de Vitrolles (13), Jean-Pierre Lott avait pour cahier des charges de créer « un signal fort pour conclure le programme de rénovation urbaine dans le quartier sensible des Pins » : sur un terrain libéré après la démolition d’une barre de logements, il a dessiné des lignes courbes au milieu d’une trame urbaine orthogonale.
Plus qu’architectural et urbain, ce parti pris revêt une dimension politique : « La rareté des équipements publics et culturels dans certains paysages urbains doit en faire des monuments d’exception, au même titre que l’église, la mairie ou l’école. »
Des formes blanches et replètes
Ainsi, le long de la voie principale, la médiathèque se dresse derrière un parvis qui souligne ses formes blanches et replètes : un peu de souplesse et de douceur dans un univers un peu trop rigide, et un peu trop brut. « Je voulais conserver le même matériau que celui qui avait été utilisé dans les années 1960 mais l’employer sur un autre registre pour montrer ses vertus plastiques », explique Jean-Pierre Lott.
Une opposition entre verre et béton
Le bâtiment joue sur l’opposition entre un socle de verre et deux “nuages” en béton. Le socle vitré laisse transparaître les espaces d’exposition, la cafétéria, le pôle enfant et l’auditorium, et invite à entrer dans l’édifice. Un jardin extérieur prolonge la salle et permet aux enfants d’avoir des activités de plein air.
Pour l’heure du conte, une bulle suspendue dans les airs, tel un cocon protecteur – ou bien serait-ce un vaisseau spatial ? – gravite au-dessus du hall et permet aux enfants de s’immerger dans un autre monde.
Aux niveaux supérieurs, les deux “nuages” ont fait appel à du béton formulé avec un ciment écologique qui réduit l’effet “îlot de chaleur”. Positionnés en encorbellement, ils sont portés par une structure poteaux-poutres en béton. Ces grands voiles sinusoïdaux sont ponctuellement ajourés par des ouvertures qui évoquent des éclats de verre. Là sont logés les salles de consultation et les bureaux, ainsi protégés des regards et de l’ensoleillement direct. Avec 22 rayons de courbure différents, les courbes dessinent des ondulations lascives en porte-à-faux sur l’espace public.