En 2021, Heams & Michel a livré un nouveau bâtiment pour héberger le centre d’exploitation des routes départementales des Alpes Maritimes. Quels étaient les enjeux de ce projet ?
Benjamin Michel : À Antibes, ce centre d’exploitation était en partie installé dans des bâtiments modulaires préfabriqués. Le Département a souhaité réunir l’ensemble de ses agents et de ses équipements dans un même lieu, où serait également présente la subdivision départementale d’aménagement, de manière à mutualiser leurs moyens.
Le fait que le site soit bordé d’un espace boisé classé a t-il influencé vos choix architecturaux ?
B. J. : Il était évidemment impensable d’implanter le projet sur cet espace boisé, qui est classé. Notre tâche a plutôt été de le valoriser. Nous avons donc positionné le bâtiment en fond de parcelle, ce qui permet aussi de le voir depuis la route. L’utilisation du béton crée un dialogue étroit entre les propriétés minérales du matériau et l’environnement végétal.
Au-delà de ce dialogue, pourquoi avoir imaginé un projet en béton ?
B. J. : En effet, le bâtiment est construit entièrement en béton gris brut de décoffrage, avec une finition lisse. Ce choix s’est imposé de manière assez logique pour trois raisons. Tout d’abord, les murs de soutènement devaient être en béton afin d’encastrer le projet dans la pente. Ensuite, ce matériau nous garantissait un ouvrage solide, résistant aux chocs, pérenne et facile d’entretien. Enfin, le béton nous a permis de créer une identité visuelle distincte des banals hangars. Il réduit le bâtiment à sa plus simple expression, en étant à la fois peau et structure.
Quel rôle a joué la résille en BFUP sur la façade principale ?
B. J. : Les panneaux de résille en béton fibré à ultra-hautes performances participent de cette identité architecturale et donnent au bâtiment une image contemporaine. Comme un clin d’œil, leur motif est inspiré par l’empreinte de pneu d’un engin routier. Ils permettent également de filtrer la lumière naturelle dans les bureaux.
Prescrivez-vous aisément le béton sur vos projets ?
B. J. : Le département des Alpes-Maritimes, où nous exerçons, est un territoire de maçons, avec une culture de la pierre, de l’épaisseur et de la matière. Un pays construit de murs et d’escaliers où, pour trouver des horizontales dans la pente, il faut créer des restanques, des soutènements. L’emploi du béton pour les projets qui naissent du sol nous a toujours paru logique. C’est un matériau du cru, car les carrières et les cimenteries sont proches. Il permet une expression à la fois structurelle et esthétique qui nous séduit particulièrement.
Le béton s’avère un très bon choix
“Le béton s’avère un très bon choix pour la construction de ce bâtiment commun au centre d’exploitation et à la subdivision départementale d’aménagement. Tout d’abord, d’un point de vue fonctionnel. Au quotidien, nos ateliers et nos aires de véhicules sont sollicités de façon intensive. Pour en garantir la pérennité, le béton représente un atout, car il résiste très bien aux chocs. Ensuite, sur le plan esthétique : le rendu de cette empreinte de pneu de camion en béton, en façade, est superbe. Enfin, la construction de murs d’enceinte en béton plein, délimitant la cour de service, nous permet de limiter les nuisances visuelles et sonores vis-à-vis des riverains.”
Chandrika Gal, chef du service Etudes et travaux – direction de la Construction, de l’Immobilier et du Patrimoine – Département des Alpes-Maritimes