Pouvez-vous revenir sur les enjeux et les contraintes de la construction du nouveau poste source de la ZAC Balma Gramont (31) ?
Benoît Martres : Pour répondre à la croissance démographique et au développement de l’activité économique de l’agglomération toulousaine, ainsi qu’à l’évolution de la mobilité électrique, Enedis et RTE ont investi dans la construction d’un poste source sur la commune de Balma.
Ce poste prévoit d’alimenter 35 000 à 40 000 clients, particuliers et entreprises, en transformant l’électricité haute tension en moyenne tension.
Situé dans le périmètre d’un monument historique, ce projet a été réalisé en concertation avec les architectes des Bâtiments de France.
Il devait aussi se conformer à des exigences techniques spécifiques en ce qui concerne la résistance mécanique, les risques d’incendie et la protection acoustique.
Quelles idées fortes ont guidé votre projet architectural ?
B. M. : Les prescriptions urbaines, architecturales et paysagères particulières de la zone d’activités nous imposaient un maximum de deux bâtiments ne dépassant pas les 11 mètres de hauteur, intégrés à une toiture et/ou un traitement de façade communs.
Le poste source étant constitué de deux volumes de hauteurs disparates, séparés par une voirie, nous avons fait le choix d’une enveloppe qui les unit dans une même écriture architecturale, créant la sensation d’un seul et même ensemble.
L’utilisation d’une résille unificatrice en Béton Fibré Ultra Performant (BFUP) pour l’enveloppe a permis de jouer sur la transparence et d’alléger l’ensemble. Les panneaux en béton blanc sont, en effet, perforés par endroits de rectangles de la taille d’une brique, en référence à ce matériau traditionnel de la région.
Leur graphisme confère au bâtiment une image à la fois pure, fonctionnelle et contemporaine, et leur luminosité se détache des autres façades recouvertes d’une lasure noire.
En plus de l’enveloppe, le béton est quasi-omniprésent sur ce bâtiment…
B. M. : Au-delà de l’aspect esthétique, l’utilisation du béton nous a permis de répondre aux exigences techniques de ce type de bâtiment. Les bâtiments ont ainsi été construits avec des voiles de béton coulé en place de 20 à 30 cm d’épaisseur, satisfaisant aux critères de résistance mécanique et constituant des parois coupe-feu.
L’utilisation du béton a également limité la mise en œuvre de cuivre pour la mise à la terre des bâtiments. Cela a enfin facilité l’installation des réseaux de câbles et des divers équipements de ventilation, de réduction de l’acoustique, de gestion du risque incendie et du risque explosion.