Quel était le contexte de ce programme ?
Frédéric Bluteau : Le gymnase est situé dans un quartier assez dense, très urbain. Le maître d’ouvrage, la Ville, souhaitait que l’on conserve en partie l’ancien bâtiment, tout en l’agrandissant. En fait, il s’est agi d’une restructuration importante puisque, hormis la structure métallique, quasiment tout a été déconstruit ! Et par ailleurs, nous avons agrandi la superficie du gymnase et créé de nouveaux espaces de vie.
Le béton se retrouve à la fois en façades, mais aussi à l’intérieur, dans les vestiaires, les couloirs, les salles de sport… Pourquoi ce choix ?
F. B. : En extérieur il y a en effet des prémurs en béton de 9,5 mètres de haut. Cette solution a de nombreux avantages, puisque les murs sont porteurs et directement isolés. Cela représente donc un gain de temps indéniable lors de la construction.
Par ailleurs, ces prémurs ont été fabriqués en usine, ce qui, là aussi, a permis un gain de temps important, et un gain budgétaire. Ce genre de technique assure une facilité, une fiabilité, une rapidité de mise en œuvre, et une maîtrise sur le chantier. C’était donc tout indiqué pour ce chantier en particulier, qui était dans un milieu urbain, assez contraint.
En ce qui concerne les parties intérieures du gymnase, le béton était une évidence. Nous avons privilégié un béton brut, teinté dans la masse, d’une grande résistance, avec un haut niveau de finition, très lisse, et qui se lave ainsi sans problème. Il est particulièrement adapté à une utilisation continuelle par de nombreux sportifs…
Les lignes franches et épurées apportent aussi un fort parti pris esthétique, que l’on ne s’attend pas forcément à trouver dans un gymnase. Le béton est-il l’un de vos matériaux de prédilection, et pourquoi ?
F. B. : Je fais très souvent appel au béton, sous toutes ses formes, dans mes projets. Que ce soit pour des équipements publics, comme des écoles, gymnases, ou pour des logements collectifs.
En général les soubassements de mes projets sont dans ce matériau, pour la robustesse, la pérennité, la facilité de mise en œuvre. Je fais appel à plusieurs types de béton.
Pour la rénovation et l’agrandissement d’une résidence sociale à Gentilly, j’ai par exemple utilisé du béton fibré à ultra-hautes performances. Une première, je crois, pour des logements sociaux collectifs. C’est un matériau d’une extrême résistance, qui offre d’importantes possibilités pour la construction et la création. Et dans mon métier, les notions de pérennité et de robustesse sont indispensables.
C’est aussi ce qui a compté dans le choix du maître d’ouvrage pour le gymnase Jesse Owens.