Depuis 2021, le lycée Notre-Dame des Oiseaux, situé en plein cœur du 16e arrondissement de Paris, n’est plus tout à fait le même. En lieu et place de son pavillon d’accueil, une aile de six étages, constituée de larges baies, s’offre désormais au regard des passants depuis la rue Michel-Ange, où siège l’établissement.
Mais ce nouveau bâtiment n’est pas le seul changement opéré par les cabinets d’architecture Bien Urbain et Fayolle Pilon, choisis par l’organisme de gestion de l’enseignement catholique (OGEC) en charge de Notre-Dame des Oiseaux pour y réaliser des travaux de rénovation et, surtout, d’agrandissement.
Une parcelle restreinte
L’objectif du maître d’ouvrage était d’améliorer le confort et de créer de nouveaux locaux : huit salles d’enseignement complémentaires, six laboratoires, un gymnase enterré, un centre de documentation et d’information, ainsi qu’une extension du réfectoire et des bureaux destinés à l’administration et aux professeurs.
« La difficulté a été de faire rentrer ce programme ambitieux sur une parcelle restreinte, tout en préservant la cour de récré, espace vert protégé inscrit au PLU, raconte Nicolas Cèbe, architecte associé chez Bien Urbain. Notre parti-pris a consisté à superposer les éléments du programme dans une aile nouvelle à six niveaux, et à créer, au-dessus du gymnase, un bâtiment de liaison avec le bâtiment du XIXe siècle que nous devions également réhabiliter partiellement. » En repoussant ainsi les murs, les architectes sont parvenus, rien que dans la nouvelle aile, à obtenir 3 600 m2 d’extension !
Béton et grandes portées
Dans le cadre du projet, le béton a joué un rôle déterminant. « Sur le plan esthétique, il nous a permis d’inscrire la façade dans la tonalité de la rue Michel-Ange, où la maçonnerie est très présente, mais en y apportant une structuration contemporaine, à partir de baies, de briques blondes et de nez de dalles en béton lasuré », explique Nicolas Cèbe.
L’apport du béton a aussi été essentiel sur le plan technique. « Dans le bâtiment de liaison, par exemple, il ne devait y avoir aucun point porteur sur le plafond du gymnase. On a donc utilisé des poutres échelles en béton, appelées également poutres Vierendeel, pour franchir les 17 mètres de portée du gymnase », poursuit l’architecte. Toujours dans le bâtiment de liaison, ces poutres permettent de supporter la charge des terrasses végétalisées.
Enfin, dans le bâtiment sur rue, « des dalles alvéolées ont rendu possible la création de grands plateaux libres ainsi que l’adaptation du cloisonnement à la diversité des programmes », indique Nicolas Cèbe. Un projet habilement mené, qui offre aujourd’hui aux professeurs et à leurs élèves des conditions optimales de transmission des savoirs et d’apprentissage.
Plus de place et d’équipements performants
“Dans le lycée, les utilisateurs – élèves, professeurs et équipe dirigeante – disposent aujourd’hui de plus de place, mais aussi d’équipements performants. C’est le cas de la nouvelle salle de sport enterrée, qui, en raison de ses dimensions, a représenté un immense défi pour les architectes, mais aussi du réfectoire, dont la superficie a été doublée pour permettre une restauration apaisée. Après la mise aux normes des conditions d’accessibilité des personnes à mobilité réduite dans les bâtiments du primaire et du collège, en 2013, la réhabilitation et l’extension du lycée poursuivent de manière très significative la modernisation de l’ensemble de l’établissement.”
Jacques Dautais, ancien président de l’OGEC Notre-Dame des Oiseaux