Comment avez-vous abordé le projet de centre de loisirs de la municipalité de Venelles ?
Le centre devait être construit dans une pinède totalement vierge, sur un flanc de colline. Il fallait qu’il s’insère dans le paysage, tout en offrant des perspectives sur le lointain. L’idée a donc été de créer un bâtiment de plain-pied, qui bénéficie de la pente de la colline pour se retrouver en balcon sur le paysage. À l’intérieur, il se compose d’espaces éclairés et de très grandes baies qui offrent des vues impressionnantes.
En quoi ont consisté vos partis pris architecturaux ?
En tant qu’architectes et paysagistes, nous essayons d’introduire dans nos projets aussi bien de la rigueur géométrique, permise justement par le béton, que de la poésie. Dans le cas du centre de loisirs de Venelles, le dialogue avec le site naît de la façon dont le bâtiment émerge du paysage et s’élance dans différentes directions. Nous avons également mené une réflexion sur les cadrages. Il y a aussi une gradation dans la perception : le visiteur y entre par le haut du terrain, par une façade relativement opaque, pour se diriger vers des grandes salles et de grandes baies. La surprise est totale. Mais le clou du bâtiment est la terrasse, accessible depuis la grande salle, qui abrite, tout au bout, un portique venant cadrer le paysage.
Comment le béton a-t-il trouvé sa place parmi les différents matériaux choisis ?
Sa place est importante, car c’est en longeant une façade en béton que l’on entre dans le bâtiment. Pour bien le mettre en valeur, nous lui avons appliqué une lasure opale avec un vernis soyeux, un peu luisant. Le rendu est tellement doux qu’on a envie de le toucher ! Pour que le béton soit particulièrement dense, nous avons également été très vigilants dans le calepinage et dans l’homogénéisation. Le matériau choisi a une plasticité assez élevée, facilitant sa mise en place. À l’arrivée, il se distingue naturellement, sans enduit ni teinture.
Quels sont les atouts du béton à vos yeux ?
C’est avant tout un matériau monolithe, qui, une fois coulé, ne nécessite aucun joint ni assemblage. Il permet de traiter des plans lumineux, sans solutions de continuité. Le béton était le seul matériau qui répondait à ce que nous recherchions pour le centre de loisirs de Venelles – des éléments volumétriques intègres, sans pièces rapportées. Résultat, le bâtiment donne l’impression d’avoir toujours été là, qu’il fait partie du paysage, que ses baies viennent se creuser dans l’épaisseur des murs.
Le béton est-il un matériau que vous utilisez régulièrement ?
Il est présent dans quasiment tous nos projets, où il y a toujours une large base de béton. Il nous arrive de le compléter avec d’autres matériaux, comme le bois. C’est le cas du centre de loisirs de Venelles.