Marquer les esprits pour faire de Saint-Lô un lieu où des entrepreneurs aux projets innovants souhaitent s’installer. Telle était l’ambition de la communauté d’agglomération de la ville normande lorsqu’elle a décidé en 2015 de faire construire une résidence pour les accueillir.
« Le taux de chômage dans la Manche est l’un des plus faibles de France, mais reste un lieu de passage et non de destination. Dès que les personnes sont en âge d’entreprendre, l’attraction des métropoles est grande. L’objectif de Saint-Lô Agglo 21 est de créer un espace évènementiel et de co-working avec une architecture flamboyante pour leur donner envie de rester », se souvient Farid Azib, agence Randja, concepteur de ce projet qui s’étend sur 1 750 m².
Inertie incroyable et efficacité énergétique excellente
À l’intérieur au contraire, la transparence est de mise. « Une seule entrée en forme d’immense escalier mène d’un côté au pôle évènementiel, de l’autre à l’espace entreprises. Quant au coworking, il permet de travailler de manière isolée mais c’est aussi un lieu où l’on peut échanger et interagir, avec des co-visibilités, des patios ou des seuils pour donner la possibilité de se croiser. »
L’enveloppe du bâtiment est continue, sans pont thermique, avec un isolant de 15 centimètres encapsulé de chaque côté par un mur de 15 et 20 cm. « Cette épaisseur permet une inertie incroyable. L’efficacité énergétique est excellente. »
Hormis de la signalétique et du mobilier en laiton pour apporter une couleur dorée, le bâtiment n’use d’aucun artifice décoratif.
Mais les différents traitements du béton – quartzé pour le sol, lisse ou sablé en façade – amènent de la diversité.
« Nous avons tout misé sur la qualité de réalisation de l’entreprise de bâtiment. Et le béton est tellement nickel qu’il n’y a pas besoin de rien d’autre pour rendre cet édifice beau. »
Du béton plein de nuances
Six mois après l’ouverture de Saint-Lô Agglo 21, l’objectif est presque rempli pour Frederic Cosniam, son directeur.
« Dès avant le confinement, la partie bureaux individuels était déjà occupée. Et pour le coworking, nous ne sommes pas encore plein en raison de la crise sanitaire mais la fréquentation ne cesse d’augmenter. Ce bâtiment qui étonne remplit aussi sa fonction dans l’évènementiel. Il commence à attirer des entreprises de la région, notamment de Caen et Rennes. »
Pour Frédéric Cosniam, l’édifice est perçu comme prestigieux.
« Lors des journées du patrimoine, les visiteurs ont apprécié la générosité des volumes alors qu’il est très simple dans sa conception. L’architecture est sobre, minimaliste et rationnelle au service de l’efficacité des fonctions. »
Une réussite due également au sentiment de bien-être éprouvé dans l’édifice. « L’ambiance n’est pas froide car les différents traitements du béton, parfois lisse et doux, parfois rugueux, apportent tout un ensemble de nuances. »