Petit collectif imprimé sur site
Dans la foulée du projet Viliaprint, cinq maisons construites dans l’écoquartier Réma’vert en mixant impression 3D béton et éléments préfabriqués, le bailleur social Plurial Novilia (groupe Action Logement) s’intéresse maintenant à l’impression d’immeubles collectifs. «Nous avons été les premiers en France à livrer des maisons imprimées en usine, et nous allons être les premiers à construire un petit collectif en béton imprimé», explique Jérôme Florentin, directeur du projet ViliaSprint².
La différence avec les maisons ? L’immeuble sera entièrement imprimé sur site avec une imprimante du groupe Peri et une encre bas carbone fournie par Holcim.
«Notre premier projet a été une prouesse règlementaire, technique et architecturale, poursuit Jérôme Florentin. Comme les bailleurs sociaux sont souvent précurseurs, nous voulons aller plus loin en expérimentant l’impression sur site, un nouveau mode constructif qui intéresse les start-ups et les cimentiers. »
Bilan carbone favorable
Prévu dans la ZAC de Bezannes, au sud de Reims, ce petit immeuble sera bâti dans les limites techniques du portique imprimante, sur une largeur de 11,50 mètres. D’une surface habitable de 760 m² en R+2, il comportera 12 logements du T2 au T4.
Le projet architectural, porté par le cabinet bordelais HOBO avec le concours du bureau d’études AMODIS, propose des formes arrondies, un recours aux matériaux biosourcés et une orientation pensée pour un ensoleillement maximal. Tous les murs extérieurs et intérieurs seront imprimés avec une encre bas carbone ; seuls les planchers ne seront pas imprimés, et seront préfabriqués et/ou coulés en place.
« En plus d’optimiser la quantité de matière utilisée et de réduire la durée globale du chantier de trois mois, l’analyse du cycle de vie de ce projet devrait présenter un bilan carbone très favorable, souligne Jérôme Florentin. À terme, l’automatisation de la phase de gros œuvre pourrait aussi générer une plus-value, notamment sur la productivité. »
Une année de validation
Comme pour le précédent projet, le procédé nécessitera une certification ATEX (Appréciation Technique Expérimentale) par le CSTB afin de garantir l’assurabilité du chantier et la mise en location des logements.
« Ce projet d’immeuble étant une première en France, il va impliquer une longue phase de modélisation et de tests, de résistance aux chocs et de destruction, pour valider la méthodologie et la formulation du béton », précise Jérôme Florentin. Cette phase devrait durer une année, avant un démarrage du chantier début 2024 pour une livraison dix-huit mois plus tard.
Dans le même temps, un second immeuble sera construit de manière traditionnelle sur la même parcelle.
«L’objectif est de comparer en situation réelle les deux procédés constructifs, en termes de planning, de coût, de main-d’œuvre, de performance environnementale et d’usage, conclut Jérôme Florentin. Notre volonté est bien, en tant que précurseurs, de partager notre expérience sur ce mode constructif avec l’ensemble des bailleurs sociaux réunis au sein d’Action Logement.»