Très répandu au Colorado, le peuplier tremble est un arbre reconnaissable aux marques sombres de son tronc, laissées par ses branches lorsqu’elles tombent.
C’est cette essence et ses motifs particuliers qui ont inspiré à Studio Gang les façades de l’hôtel Populus, à Denver.
Béton blanc et Aspen Eyes
Construit sur une parcelle triangulaire en plein centre-ville, le bâtiment de 13 étages évoque cet arbre emblématique par le rythme de ses façades en béton fibré blanc et la forme ovoïde de ses fenêtres, qui rappellent justement ces cicatrices.
Cette impression est renforcée par les différentes tailles de ces nombreuses ouvertures, dont les plus grandes atteignent 9 mètres de hauteur.
Des variations qui dépendent du caractère public ou privé des espaces, et qui offrent aux hôtes, depuis les étages, une vue panoramique sur la ville et les Rocheuses.
Si ces fenêtres permettent aussi d’apporter lumière et chaleur à l’intérieur, il est à noter que les casquettes les surplombant servent de pare-soleil et évacuent les eaux de pluie.
3 900 m3 de béton bas carbone
Car, au-delà des enjeux esthétiques, Populus porte de grandes ambitions écologiques.
À commencer par celle d’être le premier hôtel à bilan carbone positif des États-Unis.
Comprenez par cette expression que, tout au long de son cycle de vie, l’empreinte carbone de l’hôtel sera compensée par la plantation d’arbres censés capturer davantage de carbone qu’il n’en sera émis (70 000 arbres ont été initialement plantés dans le Comté de Gunnison, toujours dans le Colorado).
Mais surtout que, dans une logique cradle-to-grave, son chantier, ses matériaux, leur entretien ou encore leur élimination en fin de vie ont été pensés, choisis et pilotés de façon à émettre le moins de gaz à effet de serre possible.
Notamment, 65% des bétons utilisés pour la superstructure sont bas carbone (poutres, dalles, etc.), soit l’équivalent de 3 900 m3. De quoi réduire de 24% l’empreinte totale de ce matériau pour le chantier de Populus, tout en préservant ses performances structurelles.
Notons enfin que, toujours pour limiter au maximum l’empreinte carbone de l’hôtel, lors de sa construction et tout au long du cycle de vie, les propriétaires et les concepteurs ont fait le choix de ne pas lui adjoindre de parking. Aidés en cela par sa position centrale, à proximité des transports en commun.
Sans compter les diverses solutions mises en place en matière de gestion des déchets, de consommation d’énergie, etc.
Entre ses partis pris écologiques audacieux et ses choix architecturaux avant-gardistes, Populus est décidément remarquable.