S’ouvrir aux nouvelles mobilités
Plus uniquement destinés au passage des voitures, les ponts s’ouvrent à la circulation des trams, des vélos et des trottinettes, mais aussi à la promenade des piétons. En servant la mobilité urbaine d’aujourd’hui et en proposant des espaces de déambulation, ils peuvent devenir des lieux durables et agréables. Cette transformation implique des ouvrages de plus grande largeur, que ce soit pour de nouveaux ouvrages ou des restructurations.
Plusieurs usages pour une même infrastructure
Prévu pour l’été 2024, le futur pont Simone-Veil enjambera la Garonne et reliera les villes de Bordeaux, Bègles et Floirac. Long de 549 mètres, il aura une largeur de 44 mètres — pour constituer l’un des ponts les plus larges d’Europe ! — afin d’accueillir tous les modes de déplacement urbain.
Dessiné par l’agence d’architecture OMA Rem Koolhaas, ce pont monumental comportera en effet quatre voies dédiées aux voitures, deux pour les transports en commun, une piste cyclable et une voie piétonne de 16 mètres de large. Cette nouvelle génération de franchissements urbains, pensée comme un espace public sur l’eau, accueillera également un grand nombre d’arbres et de plantes à ses abords.
Fondations, piles et dalle en béton
Métallique, sa charpente est portée par des fondations et des piles en béton. Leur mise en œuvre, innovante, s’est faite à l’aide de caissons étanches, tandis que le tablier, lui aussi en béton, a été coulé en deux parties, qui ont été reliées au centre. Cette technique permet de répartir équitablement les masses sur toute la longueur du pont, pour en garantir la stabilité sans déformer sa charpente. Démarré en mai 2023, le coulage du hourdis en béton armé sur plus de 25 000 m² doit se poursuivre jusqu’à la fin de l’année.
Une place et un jardin
Reliant le centre-ville historique et l’Ile-de-Nantes, le futur pont Anne-de-Bretagne permettra lui aussi d’accueillir tous les modes de déplacement : nouvelles lignes de tramways, cheminements piétons, piste cyclable et voies de circulation voitures.
Cet ouvrage, vieux de près de cinquante ans, a surtout été repensé par Dietmar Feichtinger Architectes comme un pont-jardin-promenade, avec une place, des passerelles et 20 % de sa surface aménagée en jardin suspendu au-dessus de la Loire. En plus d’être un axe de franchissement et un espace de détente végétalisé, apaisé et partagé, ce pont pourra aussi accueillir des événements. Pour cette transformation, il verra sa largeur tripler jusqu’à 61 mètres par endroits.
Démarche écoconceptrice
Abaissé et réhabilité, le futur pont Anne-de-Bretagne fera aussi la part belle au réemploi du pont actuel et à l’utilisation de matériaux décarbonés et biosourcés. L’économie sur le réemploi de béton représentera 4 250 tonnes qui ne seront pas détruites et 2 600 m3 qui ne seront pas produits pour le remplacer.
Préférence sera aussi donnée au béton bas carbone, pour les nouvelles structures. Une partie des éléments de construction seront enfin acheminés par des barges sur la Loire en vue de réduire l’empreinte carbone du chantier. Son démarrage est prévu au second semestre 2024, après enquête publique et obtention des autorisations, pour une mise en service en 2026-2027.