Une géologie complexe
Pour sa construction, la ligne 2 du tramway de Nice a dû relever plusieurs défis : une forte densité urbaine, des vestiges archéologiques, mais surtout la proximité avec le rivage méditerranéen et, pour sa partie souterraine, la traversée d’un fleuve côtier au lit très étendu.
La structure géologique des sous-sols est complexe, avec des galets, argiles et sables, mais aussi avec des couches de calcaire ; et la présence du fleuve et de la mer engendre de l’eau dans les sols.
Un gigantesque puzzle souterrain
Pour répondre à ces différentes contraintes naturelles et urbaines, le tunnel ondule entre 25 et 22 mètres de profondeur. Il est constitué de 1820 anneaux en béton armé préfabriqué, d’une largeur de 160 cm et d’une épaisseur de 40 cm.
Ce gigantesque puzzle souterrain a été foré et construit au fur et à mesure par Catherine, un tunnelier XXL de presque 80 mètres de long pour 10 de diamètre : « Ce qui en faisait l’un des plus grands tunneliers en service dans le monde pour des ouvrages équivalents dans le domaine du tramway ou métro », précise Didier Charrin, responsable du chantier du tunnel à la Métropole Nice Côte d’Azur.
Le béton, un rempart ultime
Le béton est aussi le matériau unique et incontournable des gares souterraines. Celles-ci s’apparentent à d’immenses boîtes en béton (60 m x 15 m, et une vingtaine de mètres de hauteur), entrecoupées de deux grandes dalles en béton armé, recevant les locaux techniques, la billetterie, les paliers intermédiaires d’accès aux quais.
En raison de la géologie complexe, les réponses de forage et de coulage des parois en béton ont varié : pour la gare Garibaldi, les parois s’enfoncent à 30 mètres de profondeur, pour 1,5 mètre d’épaisseur, traversant d’anciennes fortifications de la ville.
Deux autres stations sont très impactées par la présence d’eau et par un terrain géologique un peu chahuté : pour pallier ces difficultés, les parois descendent jusqu’à 40 voire 46 mètres, afin de retrouver des sols plus compacts et de s’ancrer dans une couche étanche.
D’autre part, afin de résister aux poussées extrêmes rencontrées en très grande profondeur, les parois moulées en béton armé de très haute résistance ont des profils de 1,20 à 1,50 mètre d’épaisseur, renforcés par d’énormes contreforts en béton armé en forme de T s’enfonçant sur presque 2 mètres dans la roche et les couches géologiques.
140 000 m³ de béton
Afin de répondre aux énormes besoins en béton (qu’ils soient classiques ou plus techniques), trois unités de production de béton prêt à l’emploi sont mises à contribution pour fournir les 140 000 m³ nécessaires à la réalisation des stations souterraines.
Le béton sera aussi largement utilisé en surface : il recouvrira en effet une partie des trottoirs, des quais et de la voirie du tramway Niçois. L’ensemble des travaux liés aux stations souterraines devrait être terminé début 2018, pour une mise en service fin 2019.