Un équipement intégré à son environnement
Sa forme, si originale, questionne : un grand galet blanc posé en pied d’immeubles. La nouvelle station de pompage de Massy-Antony fait preuve non seulement d’audace esthétique, mais aussi d’innovation technique. Cet équipement de 10 mètres de haut, lisse, blanc et d’une grande pureté, est entièrement réalisé en béton, à la fois pour sa partie visible et sa partie souterraine.
Conçu par l’architecte Monique Labbé pour le SEDIF (Syndicat des Eaux d’Ile-de-France), il a été livré en juillet pour une mise en service un mois après.
Objectifs : se substituer à quatre anciens châteaux d’eau, afin de sécuriser et de moderniser le réseau, d’augmenter les capacités de pompage et de mieux s’intégrer à l’environnement.
Du béton projeté pour la coque
L’ouvrage a été réalisé avec du béton projeté, un procédé normalement employé pour les parois des tunnels, mais rarement pour un bâtiment. Ce choix technique a été dicté par sa forme totalement libre, avec des courbes et des débords de tous côtés.
« La complexité de l’ouvrage vient de sa forme absolument unique, commente Dany El Sibaï, directeur des travaux chez SOGEA IDF Génie civil. Après de nombreuses discussions avec les concepteurs et les bureaux d’études, notre choix s’est porté sur un béton projeté, mis en œuvre sur les deux faces de l’édifice. »
Une première, comme il le souligne, mais également un défi.
De savants calculs
Le galet, de 600 m2 environ, a été esquissé puis conçu à l’aide de logiciels 3D, ce qui a permis de calculer une multitude de points dans l’espace, et d’en réaliser une maquette numérique. Ces points virtuels ont servi de base pour réaliser un échafaudage très complexe qui soutenait un double treillis métallique d’une quinzaine de centimètres d’épaisseur : la future coque du galet.
Ensuite, durant plusieurs semaines, des équipes sont intervenues depuis l’intérieur pour projeter du béton à l’aide d’une sorte de lance.
Et après séchage intégral, une deuxième opération de projection, depuis l’extérieur cette fois, a permis de finaliser la coque de 20 cm d’épaisseur, avant le lissage à la main ! Un procédé délicat et rarissime, qui a réclamé de nombreux essais pour trouver la bonne méthode ainsi que les formulations idéales du béton.
Bien que très résistante, puisqu’en partie autoportante, la coque de béton armé repose sur plusieurs prémurs en béton préfabriqué, qui présentent eux aussi des formes totalement atypiques, avec de larges débords pour certains (NDLR : voir diaporama).
Un sous-sol plus “classique”
Partie émergée de la station de pompage, le galet abrite des locaux techniques, alors que l’ensemble des pompes de relevage et les arrivées d’eau sont au sous-sol, dans une grande salle de 280 m2 et 8 m de profondeur. Celle-ci est construite en béton selon un procédé plus classique de parois en voile béton. Dernière particularité : cette partie souterraine sert aussi d’assise et de fondation à l’édifice.